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Malgré une baisse du nombre de projets, la France conserve son premier rang en matière d'investissements étrangers. Mais plus largement, l'Europe semble perdre en attractivité, en particulier aux yeux des investisseurs américains.
En 2024, la France est restée la première destination des investissements étrangers en Europe pour la sixième année consécutive.
C'est ce que révèle le dernier baromètre de l'attractivité publié ce mois de mai 2025 par le cabinet EY. Selon ce rapport, 1.025 projets d'investissement ont été annoncés par des entreprises étrangères dans l'Hexagone l'an dernier.
Ce chiffre place la France devant le Royaume-Uni (853 projets) et l'Allemagne (608). Mais derrière cette médaille d'or, le nombre de projets en 2024 est en recul par rapport aux années précédentes, atteignant son plus bas niveau depuis 2020.
Quant aux emplois associés à ces investissements, ils chutent à 29 000, soit le volume le plus faible enregistré depuis 2017. En clair, la France attire encore, mais moins qu'avant, et les projets créent aussi moins d'emplois.
Le baromètre souligne que cette baisse s'explique en partie par un climat économique instable. Entre l'inflation, la hausse des coûts de l'énergie et les incertitudes géopolitiques, les entreprises étrangères sont plus prudentes dans leurs décisions.
Par ailleurs, le baromètre souligne un recul important de l'attractivité de l'Europe, et de la France en particulier, auprès des investisseurs américains. En 2024, seules 942 entreprises venues des États-Unis ont annoncé un projet d'investissement sur le continent.
C'est non seulement une baisse de 12 % par rapport à 2023, mais surtout le niveau le plus bas enregistré depuis dix ans, selon EY.
Un désengagement progressif qui s'explique, en grande partie, par une stratégie de recentrage économique. Depuis l'entrée en vigueur de l'Inflation Reduction Act, les États-Unis ont considérablement renforcé les incitations fiscales et les aides publiques pour attirer les projets industriels et technologiques sur leur sol.
Ainsi, de nombreuses entreprises préfèrent investir localement plutôt que de se tourner vers l'Europe, perçue comme moins compétitive sur ces sujets.
EY note également que cela n'est pas tant lié à la présidence de Donald Trump qu'à celle de Joe Biden, dont les mesures de relance verte favorisent le " made in America " au détriment des implantations à l'étranger. Une stratégie qui a donc un impact direct sur la France, traditionnellement très dépendante des capitaux américains pour alimenter ses projets d'investissement.
Jihen Mkehli
Publié le 15/05/25 14:17
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