La crise économique du Liban pourrait être parmi les pires au monde depuis 1850

Asphyxié par des crises politique, économique et sanitaire, le Liban subirait l'un des plus grands effondrements observés depuis le milieu du XIX siècle. Dans son dernier rapport sur le pays du Cèdre, la Banque mondiale sonne le tocsin en soutenant que le Liban sombre sous le signe d'une crise inédite depuis près de deux siècles.

Le Liban est empêtré dans la crise politique et économique la plus grave que le monde ait connu depuis 1850. L'étude de l'institution, intitulée " Le naufrage du Liban (top 3 des pires crises mondiales) ", appuie sur le fait que " la crise économique et financière est susceptible de se classer parmi les 10, voire les trois épisodes de crise les plus graves au niveau mondial depuis le milieu du XIXe siècle ".

Il y est également expliqué que les ébranlements subis par les Libanais sont similaires aux conséquences d'une guerre. Le constat sous-tend une comparaison avec huit autres crises dont deux en Argentine (en 1980 et de 2001 à 2002), aux Philippines (en 1981), au Mexique (entre 1981 et 1982), au Chili (en 1981) et au Venezuela (en 1994).

Le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), Ferid Belhaj, et son directeur exécutif, Merza Hussain Hasan, se rendront cette semaine au Liban pour tenter de trouver une sortie de crise en s'entretenant encore une fois avec la classe politique du pays, restée sourde face aux soulèvements populaires et aux avertissements des institutions multilatérales et des agences de notations.

Le rapport prévoit un recul de 10% de l'économie libanaise en 2021 sans " aucun tournant clair en vue ". Le PIB par habitant s'est dégradé de près de 40% reflétant une chute " brutale et rapide " qui se produit généralement dans des pays en conflit.

Le marasme est tel que le Liban a fait défaut sur sa dette l'an passé, en plus d'une dépréciation de 85% de la valeur de la livre. Actuellement, plus de la moitié des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le passage à vide du Liban est attribué aux insuffisances des " réponses politiques des dirigeants libanais à ces défis ".

Mariem Ben Yahia

Publié le 01/06/21 13:49