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Sur fond des répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) s'attend à une chute brutale de la valeur ajoutée dans les secteurs des services marchands, des industries manufacturières et celles énergétiques et, à un moindre degré, dans le secteur agricole, au cours du deuxième trimestre de l'année.
Dans sa dernière Note de conjoncture, la BCT estime que " l'activité économique aurait connu une contraction historique, au deuxième trimestre " avec un taux de croissance qui se situerait entre -12% et -10% en variation trimestrielle (VT), contre -2,0% enregistré au premier trimestre.
Du côté du secteur de l'agriculture et de la pêche, la valeur ajoutée aurait connu une baisse au deuxième trimestre comparativement au premier trimestre, en relation avec la baisse de la production céréalière qui s'est ressentie des conditions météorologiques défavorables et surtout du déficit hydrique ayant impacté la croissance des plants dans la plupart des zones de production à l'instar du Kef, de Zaghouan et de Siliana. En effet, la production céréalière aurait régressé de -34,6% par rapport à la campagne 2018/2019 (15,7 millions de quintaux contre 23,8 millions de quintaux respectivement).
Pour l'activité industrielle manufacturière, une forte contraction de l'activité aurait caractérisé les principaux secteurs exportateurs, à savoir, les industries mécaniques et électriques (IME) et les industries du textile, habillement et cuir (THC), avec la morosité de l'activité chez les principaux partenaires et les perturbations au niveau de l'approvisionnement en intrants, ce qui a induit un arrêt partiel voire même total de la production. D'ailleurs, les volumes des exportations desdits secteurs se sont effondrés de -40,5% et -22,8% au deuxième trimestre et ce, comparativement au trimestre.
Egalement, l'activité dans le secteur des industries chimiques aurait été négativement impactée par le blocage de la production et du transport ferroviaire du phosphate brut vers les usines du groupe chimique. Par ailleurs, après avoir affiché une forte reprise au premier trimestre 2020 (+155,7% en VT), la croissance aurait été négative pour le secteur du raffinage de pétrole au deuxième trimestre. Sur les 2 premiers mois dudit trimestre, la production a atteint 121 ktep contre 358,5ktep au premier trimestre.
Du côté des industries non manufacturières, la BCT souligne que la situation s'est aggravée au deuxième trimestre, en relation avec les difficultés rencontrées au niveau de la branche du " Bâtiment et Génie Civil " et, à un moindre degré, à la contreperformance du secteur minier et énergétique. S'agissant du secteur minier, l'accentuation des protestations sociales aux champs miniers ont entrainé une baisse du niveau de production du phosphate, lequel a atteint 841,3 mille tonnes au T2-2020, après 1,175 million de tonnes le trimestre précédent et 980,3 mille tonnes au deuxième trimestre 2019. La baisse la plus importante a été enregistrée au cours du mois de juin suite à l'arrêt total de la production du site de " Métlaoui ".
Concernant le secteur énergétique, les difficultés se sont aggravées au second trimestre 2020. En dépit de la légère reprise de la production au cours des mois d'avril et de mai 2020, le bilan demeure négatif pour le secteur d'extraction de pétrole et de gaz naturel au deuxième trimestre de 2020 en raison de la forte baisse prévue pour le mois de juin, induite par les mouvements de protestation à Tataouine (retour du sit-in à ElKamour) qui ont paralysé la production de pétrole brut et de gaz naturel. Sur les cinq premiers mois de l'année en cours, la production pétrolière et celle gazifière ont enregistré un recul de -1,2% et -2,1%, respectivement, comparativement à la même période de l'année précédente.
O.E.O
Publié le 11/08/20 09:21
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