L’Algérie enregistre sa plus forte production pétrolière depuis décembre 2023

À contre-courant de la guerre actuelle, l'Algérie augmente progressivement sa production pétrolière, enregistrant son niveau le plus élevé depuis décembre 2023.

En mai 2025, la production pétrolière de l'Algérie a atteint son plus haut niveau en 18 mois, avec un volume quotidien estimé à 921 000 barils. C'est une hausse de 9 000 barils par jour par rapport à avril, selon les données du dernier rapport mensuel de l'OPEP.

Ce rebond intervient alors que l'OPEP+ entame progressivement la levée de ses coupes de production, décidées en 2023 pour stabiliser les prix sur fond d'incertitudes géopolitiques.

L'Algérie, bien qu'elle ait respecté son quota officiel fixé à 919 000 barils/jour, a légèrement dépassé ce seuil. Le pays cherche en effet à répondre à la demande croissante, tout en restant aligné sur les équilibres visés par l'alliance OPEP+.

Selon les projections du ministère de l'Énergie, la production nationale pourrait continuer sa progression pour atteindre 928 000 barils/jour en juin, puis 936 000 en juillet.

Un équilibre difficile dans un contexte de guerre

Depuis avril 2025, l'Algérie, comme huit autres membres de l'OPEP+, a entamé une phase d'allègement progressif des restrictions de production. Cet ajustement s'inscrit dans le cadre d'un accord collectif visant à réinjecter davantage de barils sur le marché, après une longue période de limitation volontaire.

Mais ce retour de production s'opère dans un environnement géopolitique instable, surtout autour du détroit d'Ormuz, un passage stratégique par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial. Ainsi, le risque de perturbations de l'approvisionnement nourrit l'incertitude sur l'équilibre entre l'offre et la demande, avec des répercussions directes sur les prix.

Dans ce climat, l'Algérie reste alignée sur la feuille de route de l'OPEP+. Depuis mai 2023, elle applique une réduction volontaire de 48 000 barils par jour, une mesure prolongée jusqu'à décembre 2026. Toutefois, le processus d'assouplissement engagé permet désormais au pays d'augmenter progressivement sa production, tout en respectant le cadre fixé par le cartel.

Jihen Mkehli

Publié le 17/06/25 11:33