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Les échanges commerciaux de la Tunisie avec l'étranger au cours des quatre premiers mois de l'année 2025 ont été marqués par une baisse des exportations et une nette progression des importations. Cette évolution s'est traduite par un creusement notable du déficit commercial.
Selon les dernières données publiées, les exportations tunisiennes se sont établies à 20 725,2 millions de dinars (MD), contre 21 245 MD à la même période en 2024, soit une baisse de 2,4 %. À l'inverse, les importations ont connu une hausse de 7,8 %, atteignant 28 019,3 MD contre 25 980 MD un an plus tôt.
Cette dynamique a porté le déficit commercial à 7 294 MD, contre 4 734 MD à fin avril 2024. Par conséquent, le taux de couverture des importations par les exportations s'est dégradé, passant de 81,8 % à 74 %.
Dans le détail, certains secteurs ont affiché de bonnes performances à l'export. Les industries mécaniques et électriques ont progressé de 2,6 %, les mines, phosphates et dérivés de 6,1 %, et le textile, habillement et cuir sont restés quasi stables (+0,1 %).
En revanche, le secteur de l'énergie a chuté de 33 %, plombé par la forte baisse des exportations de produits raffinés (105,8 MD contre 621,2 MD). Les industries agroalimentaires ont également reculé de 19,2 %, sous l'effet d'une diminution significative des ventes d'huile d'olive (1 758 MD contre 2 450 MD).
Du côté des importations, les biens d'équipement ont connu une forte augmentation (+22,1 %), tout comme les matières premières et demi-produits (+11,3 %), traduisant un regain d'activité industrielle.
Les biens de consommation ont progressé de 15,7 % et les produits alimentaires de 0,6 %. Seules les importations de produits énergétiques ont reculé, de 14,2 %.
L'Union européenne reste le premier partenaire commercial de la Tunisie. Elle a absorbé 70,1 % des exportations tunisiennes, qui se sont toutefois repliées à 14 524 MD contre 15 069 MD en 2024.
Si les ventes ont progressé vers l'Allemagne (+14,3 %) et les Pays-Bas (+10,2 %), elles ont diminué vers la France (-1,7 %), l'Italie (-9,4 %) et l'Espagne (-33 %).
En revanche, les exportations vers les pays arabes sont en forte hausse : +36,5 % vers la Libye, +45,6 % vers le Maroc, +23,4 % vers l'Algérie et un spectaculaire +81,1 % vers l'Égypte.
Concernant les importations, l'UE représente 43,3 % du total, avec une valeur de 12 139 MD contre 11 451 MD en 2024. Elles ont augmenté notamment avec la France (+12,3 %), l'Italie (+8,2 %) et l'Allemagne (+10,5 %), mais ont reculé avec la Grèce (-33,6 %) et la Belgique (-5,3 %).
Hors UE, les importations ont fortement progressé en provenance de Chine (+54,1 %) et de Turquie (+14,6 %), mais ont diminué avec la Russie (-14,1 %) et l'Ukraine (-15,8 %).
Le déficit commercial global de 7 294,1 MD provient principalement du secteur énergétique, avec un solde négatif de 3 683 MD. Suivent les matières premières et demi-produits (-2 462 MD), les biens d'équipement (-1 179 MD) et les biens de consommation (-602,4 MD). Seul le secteur alimentaire a enregistré un excédent (+633,3 MD).
Hors énergie, le déficit commercial se réduit à 3 610 MD. À noter que le déficit de la balance énergétique s'est légèrement amélioré par rapport à l'année précédente, passant de 4 026 MD en 2024 à 3 683 MD en 2025.
Omar El Oudi
Publié le 13/05/25 09:31
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