En poursuivant sa politique accommodante, la Banque centrale d'Égypte a une nouvelle fois réduit ses taux directeurs, faisant suite à la baisse décidée en août dernier.
Lors de sa dernière réunion monétaire, la Banque centrale d'Égypte (BCE) a décidé de réduire ses taux d'intérêt directeurs de 100 points de base (1 %), portant le total des baisses depuis le début de l'année à 6,25 %.
Cette mesure ramène le taux de dépôt à 21 % et le taux de prêt à 22 %, marquant la quatrième réduction des taux en 2025.
La BCE a justifié cette décision par une évaluation favorable des dernières évolutions économiques et des prévisions d'inflation. Elle vise à stimuler l'activité économique tout en maintenant la stabilité des prix.
Concrètement, les taux du corridor de dépôt, du prêt au jour le jour et de l'opération principale sont désormais fixés à 21,00 %, 22,00 % et 21,50 % respectivement. Le taux du crédit et de l'escompte subit également la même réduction, atteignant 21,50 %.
Pour rappel, la Banque centrale d'Égypte avait déjà procédé à une réduction de 150 points de base, ramenant le taux de dépôt à 22 % et le taux de prêt à 23 %.
Le PIB grimpe malgré des pressions inflationnistes
Côté économie, le Produit Intérieur Brut (PIB) égyptien a progressé de 5 % au deuxième trimestre 2025, légèrement au-dessus des 4,8 % du trimestre précédent.
Sur l'ensemble de l'exercice 2024/2025, le taux de croissance moyen s'est établi à 4,4 %, contre seulement 2,4 % lors de l'exercice précédent (2023/2024).
Parallèlement, l'inflation annuelle a continué de décélérer. Selon les données de la Banque centrale d'Égypte, le taux général a ralenti à 12,0 % en août 2025, contre 13,9 % en juillet, après avoir culminé à 23,2 % en janvier 2025.
L'inflation de base, qui exclut les éléments volatils comme les produits alimentaires et l'énergie, a également diminué, passant de 11,6 % en juillet à 10,7 % en août 2025.
Les prévisions suggèrent que l'inflation moyenne pour l'année 2025 atteindra environ 14 %, se rapprochant progressivement de l'objectif fixé par la BCE d'ici le quatrième trimestre 2026.
Cependant, la banque centrale estime que les perspectives restent fragiles et exposées à des risques haussiers. Parmi ceux-ci figurent l'ajustement des prix administrés au-delà des attentes ainsi que les tensions géopolitiques régionales, susceptibles de peser sur les prix et la stabilité macroéconomique.
Jihen Mkehli
Publié le 06/10/25 14:20