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Avant de faire nos adieux à 2017 et de se tourner pleinement vers les promesses que 2018 nous réserve, revenons une dernière fois, en chiffres (actualisés), sur les principaux indicateurs de l'économie tunisienne de 2017. IlBoursa vous propose un retour en quelques chiffres. Bonne lecture.
Croissance économique
Le PIB de la Tunisie a enregistré durant l'année 2017 une croissance de 1,9%, soit nettement mieux que la croissance réalisée durant les deux années précédentes, respectivement de 1% en 2016 et de 0,8% en 2015 (chiffres actualisés par l'INS). Cette petite amélioration porte la marque d'une nette reprise du rythme des activités des services marchands, en particulier les services financiers, les services d'hôtellerie et de restauration, et les services de transport.
De même, la contribution de l'agriculture a été positive grâce à une croissance de 2,5% contre -8,1% en 2016 et 9,2% en 2015. La croissance globale aurait été meilleure si ce n'est la contribution négative des industries non manufacturières (-3,2%) lésées par la régression du secteur d'extraction de pétrole et des mines.
Emplois et Chômage
Le taux de chômage persiste au-dessus de la barre des 15% avec une moyenne annuelle 2017 de 15,4% contre 15,5% en 2016 et 15,2% en 2015. Selon les Indicateurs de l'emploi et du chômage au quatrième trimestre 2017, le nombre des demandeurs d'emplois s'élève à 639 mille contre 628 mille au troisième trimestre 2017 et 632 mille à fin 2016.
Le nombre des diplômés chômeurs de l'enseignement supérieur, représente 41% de la population active non occupée au niveau de 264 mille au quatrième trimestre 2017 contre 270 mille le trimestre précédent et 262 mille lors de la même période de l'année précédente.
Quant à la population active occupée, elle s'élève à 3,48 millions répartie entre 2,56 millions hommes et 913 mille femmes
Inflation
L'indice des prix à la consommation a emprunté une tendance haussière depuis février 2016, qui s'est accéléré en 2017 pour culminer en décembre 2017 au niveau de 6,4% en glissement annuel.
En moyenne annuelle, le taux d'inflation ressort sur l'ensemble de l'année 2017 à 5,3% inscrivant ainsi un net rebond après une tendance baissière durant les quatre dernières années : 6,1% en 2013, 5,5% en 2014, 4,9% en 2015 et 3,7% en 2016.
Le taux annuel d'inflation sous-jacente (ISJ), hors alimentations et boissons et hors énergies, s'établit à un niveau de 5,5%. D'un autre côté, les prix des produits libres (non administrés) ont augmenté de 6,1% contre 2,7% pour les prix administrés.
Finances publiques
Déficit budgétaire
Le budget de l'Etat pour l'année 2017 est arrêté à 34,45 milliards de dinars contre 29,54 milliards en 2016, soit un accroissement de 5,14 milliards ou 14,9%. Au niveau des ressources, elles se répartissent entre 70% de recettes propres et 30% de flux d'emprunts intérieurs et extérieurs contre respectivement 72,5% et 27,5% en 2016.
Les recettes fiscales ont augmenté de 2,55 milliards de dinars tirées par la hausse des impôts sur les sociétés de 950 millions de dinars et de la TVA de 1 milliard de dinars. Toutefois, la structure des ressources fiscales de l'Etat reste dominée par la TVA et l'IRPP à hauteur d'un peu plus de 25% chacune contre 10,7% seulement des recettes provenant de l'IS. La contribution conjoncturelle a rapporté à l'Etat en 2017 près de 740 millions de dinars.
Au niveau des dépenses du budget, elles se répartissent entre 62,5% de dépenses de gestion, 16,5% de dépenses d'investissement, 0,4% de prêts extérieurs rétrocédés aux entreprises publiques et 20,6% pour faire face au service de la dette.
La hausse globale du budget des dépenses de 5,14 milliards de dinars provient essentiellement d'un accroissement des dépenses de gestion de 3,12 milliards et de la facture du service de la dette de 1,89 milliard. A l'intérieur des dépenses de gestion, les charges de salaires de la fonction publique, ont augmenté en 2017 de 1,14 milliard de dinars à 14,3 milliards et pèsent 14,7% dans le PIB, 59,3% des recettes propres de l'Etat et représentent 2,57 fois les dépenses d'investissement.
Le déficit budgétaire de l'année 2017 ressort ainsi à 5,98 milliards de dinars, soit 6,1% du PIB contre 5,51 milliards en 2016 représentant aussi 6,1% du PIB.
Dette publique
L'encours de la dette publique poursuit son ascension pour s'établir à 67,9 milliards de dinars fin 2017, soit 69,6% du PIB contre respectivement 55,9 milliards et 61,9% en 2016. La dette publique est désormais répartie entre 68% de dette extérieure et 32% de dette intérieure.
Paiements extérieurs, change et réserves en devises
Echanges commerciaux
Les échanges commerciaux de la Tunisie avec l'extérieur ont enregistré, en valeurs courantes en 2017, une hausse de 18,1% à l'export et de 19,8% à l'import. Le déficit de la balance commerciale touche un record historique de 15,6 milliards de dinars contre 12,62 milliards en 2016, dépassant au passage l'ancien pic de 13,6 milliards de dinars enregistré en 2014. Le taux de couverture a ainsi perdu 100 points de base passant de 69,8% en 2016 à 68,8% en 2017.
Balance courante
Le solde positif des balances des services, des revenus des facteurs et des transferts courants ne couvrent ensemble à peine que le quart du déficit commercial. En conséquence, le déficit courant de la Tunisie a atteint en 2017 un record historique de 10,1 milliards de dinars, soit 10,3% du PIB dépassant ainsi le pic de 9,2% enregistré en 1993 et les 8,9% réalisés en 2014 et 2015.
Il est à noter tout de même l'amélioration du solde de la balance des services de 29,8% à 870 millions de dinars tirée par la reprise des recettes touristiques de 17,7% à 2,79 milliards de dinars.
Le creusement du déficit courant a eu des conséquences néfastes sur plusieurs niveaux en particulier le tarissement des réserves en devises à 94 jours d'importation fin 2017 contre 147 jours fin 2010 et la dépréciation du dinar en 2017 de 21,3% face à l'Euro et de 6,1% face au dollar.
Balance financière
Le solde positif des investissements directs étrangers de seulement 1,96 milliard de dinars combiné avec un solde négatif des investissements de portefeuille de 150 millions de dinars sont loin de combler notre déficit courant. En conséquence, nos flux d'endettement nets (publics et privés), auprès de l'extérieur se sont élevés en 2017 à 7,94 milliards de dinars contre 4,91 milliards en 2016.
Monnaie et Crédits
La masse monétaire, M3, s'est accrue à fin décembre 2017 de 9,8% en glissement annuel contre +10,2% en 2016. Cet accroissement reflète principalement la progression aussi bien des crédits à l'économie (+13,4% contre +9,6% en 2016) que des créances nettes sur l'Etat (+11,4% contre +18,6% en 2016).
Les créances nettes sur l'extérieur continuent par contre à tirer la masse monétaire vers le bas quoiqu'à un rythme nettement moins fort qu'en 2016. Entre décembre 2016 et décembre 2017, les créances nettes sur l'extérieur passent de -949 millions de dinars à -2,43 milliards de dinars.
Liquidité et taux
Liquidité des banques
L'examen de la situation de la liquidité bancaire fait apparaître une poursuite de l'accentuation des besoins des banques en liquidité. Le volume global de refinancement des banques est passé d'une moyenne de 4,9 milliards de dinars en 2015 à 6,3 milliards en 2016 et 9,2 milliards en 2017.
Dans le but de rationaliser le recours au refinancement et d'exhorter les banques à mieux gérer leur ressources, la Banque centrale a procédé, depuis le mois de juillet 2017, à un resserrement quantitatif, à travers un plafonnement du montant de l'appel d'offres à 7 milliards de dinars. Cette approche a engendré un recours intensif à la facilité de prêt à 24H et une orientation du taux du marché monétaire (TMM) vers le plafond du corridor.
Taux d'intérêt
Face à l'assèchement de la liquidité bancaire et à la persistance de l'inflation, la BCT a relevé en avril 2017 son taux directeur de 50 points de base passant de 4,25 à 4,75% puis de 25 points de base au mois de mai 2017 pour le porter à 5%. Le TMM moyen annuel est passé ainsi de 4,25% en 2016 à 4,86% en 2017.
A partir du 1er janvier 2018, la BCT a décidé de relever le taux minimum de rémunération de l'épargne, TRE, de 4% à 5% et d'élargir les limites du corridor de +/- 25 points de base à +/- 100 points de base. A cet effet, le TMM évoluera en 2018 dans un canal potentiel assez large allant de 4% à 6%.
©ilBoursa.com
Publié le 06/03/18 11:59
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