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Alors que les États-Unis dominent par la puissance de leurs investissements et que la Chine s'impose par le nombre de brevets, l'IA devient un nouveau terrain de compétition géopolitique. Un terrain que, malheureusement, les pays africains observent encore depuis la marge, faute de stratégie claire et de moyens mobilisés.
Selon le rapport 2024 de l'AI Index de l'Université de Stanford, la Chine s'affirme comme le leader mondial en matière de brevets liés à l'intelligence artificielle (IA), représentant environ 70 % des brevets mondiaux dans ce domaine.
Entre 2014 et 2023, la Chine a déposé plus de 38 000 brevets en IA, surpassant largement les États-Unis, qui en ont déposé environ 6 276 sur la même période.
Bien que les États-Unis conservent leur avance en matière de développement de modèles d'IA de pointe, la Chine se distingue par son approche pragmatique, axée sur des applications concrètes et une production industrielle développée.
En 2024, les investissements mondiaux dans l'IA ont atteint 252,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 44,5 % par rapport à l'année précédente.
Cette croissance est en grande partie due à une hausse de 12,1 % des fusions et acquisitions dans le secteur par rapport à 2023.
Le même rapport précise qu'en 2024, les entreprises américaines ont consacré 109,1 milliards de dollars aux technologies d'IA contre seulement 9,3 milliards pour la Chine et 4,5 milliards pour le Royaume-Uni.
Sur le plan des modèles d'IA de pointe, l'écart reste tout aussi net. Les entreprises américaines ont produit à elles seules 40 modèles considérés comme importants, contre environ 15 pour la Chine et seulement trois pour l'Europe.
Malgré cela, Pékin réduit peu à peu l'écart, en dépit des restrictions technologiques imposées par Washington. Plusieurs modèles chinois commencent à se faire une place à l'international, portés par des entreprises locales résilientes.
L'Europe, quant à elle, reste à la traîne. Sa part dans les investissements mondiaux en IA n'atteint que 2,8 %, un retard que Bruxelles tente de combler à travers de nouvelles coopérations et un soutien augmenté à l'innovation.
Le reste du monde, y compris l'Afrique et le monde arabe, représente à peine 0,3 % des investissements mondiaux, ce qui témoigne clairement d'un gap encore profond en matière d'IA, aussi bien sur le plan financier que technologique.
Jihen Mkehli
Publié le 25/04/25 08:48
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