En pleine transition écologique, BP désinvestit dans certaines activités pétrolières

La société britannique BP (anciennement British Petroleum) ambitionne de produire 50 Gigawatts (GW) d'énergies renouvelables, d'ici 2030, telle que l'éolien, le solaire et l'hydroélectricité contre seulement 2.5 GW actuellement. Pour ce faire, la compagnie pétrolière et gazière pourrait se retirer de l'Azerbaïdjan, d'Oman, des Émirats Arabes Unis et de l'Irak, selon l'agence de presse britannique, Reuters. La stratégie verte a été discutée lors d'une réunion des dirigeants de BP au mois de juillet.

"Viser le net zéro n'est pas seulement la bonne chose pour BP, c'est la bonne chose pour nos actionnaires et pour la société plus largement. Alors que nous nous lançons dans ce programme ambitieux, nous continuerons de nous concentrer sur des opérations sûres, fiables et efficaces et sur la réalisation des promesses que nous avons faites à nos investisseurs ", a indiqué le président de BP, Helge Lund.

Au début du mois, la compagnie a emboîté le pas à l'italien Eni en s'engageant à réduire sa production de pétrole au cours de la prochaine décennie. L'objectif fixé dépasse celui de la société italienne. De manière concrète, BP espère limiter sa production de pétrole et de gaz d'au moins un million de barils par jour, soit une réduction d'environ 40% par rapport aux niveaux de 2019.

Avec un objectif de multiplication par 10 de ses investissements à faible émission de carbone, les portant à environ 5 milliards de dollars par an, des aléas pèsent sur la multinationale. En effet, le retour sur investissement des activités pétrolifères sont de 12% à 15% contre 8% à 12% dans les énergies renouvelables.

Dans la même continuité, il est également nécessaire de prendre en compte la dette de BP qui s'élève à 51,4 milliards de dollars au premier trimestre 2020 mais également le ratio d'endettement qui s'est accentué de 36% contre un objectif fixé de moins de 30%. De plus, ses actions ont chuté au cours des deux dernières années donnant lieu à un affaiblissement estimé à 80 milliards de dollars de sa valeur marchande.

Néanmoins, notons les perspectives attrayantes du marché de l'énergie propre. L'agence Internationale pour les Énergies renouvelables (IRENA), la capacité mondiale d'énergie verte est d'un peu plus de 2.500 GW avec des attentes de croissance grandissantes à mesure que les pays réduiront leurs émissions pour atteindre les objectifs fixés par l'accord de Paris sur le climat en 2015. Mettons également en exergue le fait que BP promet une production d'énergie renouvelable supérieure à la capacité totale actuelle du Royaume-Uni.

Myriam Ben Yahia

Publié le 24/08/20 12:01