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Faiblesses structurelles, gestion publique fragile et manque de vision à long terme… La Tunisie se retrouve en bas de l'échelle de la bonne gouvernance, selon le rapport.
Le cabinet international Chandler Institute of Governance vient de publier l'édition 2025 de son Chandler Good Government Index (CGGI), un classement qui mesure la qualité de la gouvernance dans plus d'une centaine de pays à travers le monde.
Ce rapport définit la bonne gouvernance comme un équilibre entre transparence, responsabilité et efficacité dans la prise de décision publique. Des principes qui, selon les auteurs, jouent un rôle essentiel dans l'accélération de la croissance économique, la promotion d'un développement durable et l'amélioration du bien-être des citoyens.
Autrement dit, le rapport s'intéresse à la solidité des institutions, à la qualité des politiques menées, et à leur capacité à générer un impact réel sur le terrain.
Pour cette édition 2025, la Tunisie se classe 96e sur 120 pays évalués. À l'échelle africaine, elle occupe la 15e place sur 28, un positionnement plutôt bas dans le classement régional.
Dans le détail, la Tunisie affiche des performances inégales selon les catégories analysées. Elle est classée 98e mondialement pour le leadership et la vision prospective, 90e pour la qualité de ses lois et politiques publiques, et 72e en matière d'institutions, son meilleur score.
En revanche, elle recule à la 106e place en ce qui concerne la gestion financière rigoureuse, et se classe 97e pour l'attractivité de son marché. Côté influence internationale et réputation, elle atteint le 79e rang, tandis qu'elle est 81e pour sa capacité à favoriser l'ascension sociale.
Au niveau du continent, les voisins de la Tunisie sont mieux classés en gouvernance. Le top 5 africain est composé de l'île Maurice, qui occupe la 51e place mondiale, suivie du Rwanda (59e), du Botswana (61e), du Maroc (75e) et de l'Afrique du Sud (77e).
Ensuite viennent la Tanzanie (78e), l'Égypte (81e), le Sénégal (83e), le Ghana (86e), l'Algérie, la Côte d'Ivoire (90e) et la Namibie, qui partagent ce même rang.
On voit clairement que la Tunisie accuse un certain retard par rapport à ses voisins, qui ont su mieux consolider leurs systèmes de gouvernance. Ces écarts traduisent des défis importants à relever, notamment en matière de transparence et d'efficacité des décisions publiques.
À l'échelle mondiale, Singapour arrive en tête du classement grâce à un modèle de gouvernance fondé sur l'anticipation, l'efficacité et une forte vision à long terme.
Le pays devance le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède, des États souvent salués pour la solidité de leurs institutions, leur transparence et la qualité de leurs services publics.
Du côté des pays arabes, les Émirats arabes unis se distinguent avec une 9e place mondiale. Le pays brille particulièrement dans la catégorie "leadership et vision prospective", où il se classe deuxième à l'échelle mondiale, juste derrière Singapour.
En bas du classement, on retrouve les pays aux systèmes de gouvernance les plus fragiles. Le Venezuela (120e), la Sierra Leone (119e), l'Angola (118e), le Zimbabwe (117e) et le Nigeria (116e) ferment la marche avec les plus faibles scores de l'indice. Ces pays partagent des défis communs liés à l'instabilité, à la corruption et à des institutions défaillantes.
Jihen Mkehli
Publié le 27/05/25 10:09
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