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Crise du Lait : Seule une augmentation des prix sauvera le secteur de la ruine

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La crise de la filière laitière en Tunisie prend de graves proportions. Tous les acteurs économiques opérant dans ce secteur sont concernés par cette instabilité structurelle, accentuée aujourd'hui par l'augmentation significative des coûts et des charges pesant sur l'ensemble des maillons de la chaîne laitière. Pour élucider les raisons et les conséquences qui ont mené à cette ruine, une conférence de presse s'est tenue ce jeudi 19 avril 2018 au siège de l'UTICA.

Placé sous le signe de la gravité et des incertitudes, le point presse a réuni plusieurs hauts responsables tels que, entre autres, M. Boubaker Mehri, Président de la Chambre syndicale nationale des Industries laitières relevant de l'UTICA, M. Abdelmajid Zar, Président de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), ainsi que M. Chokri Rezgui, Vice-président de cette instance. Il y avait également M. Hamda Aîfi, Président de la Chambre Nationale des Centrales de Collecte de Lait, et M. Ali Klebi, membre de la Chambre syndicale nationale des industriels du lait (CSNIL) relevant de l'UTICA.

"Nous alertons l'opinion publique sur les graves dangers qui nous guettent", ont déclaré les représentants de la filière laitière. Ils se sont accordés pour dire que "la problématique qui les accable provient essentiellement du gel des prix à la consommation, cela sans tenir compte de l'augmentation des coûts notamment pour ce qui relève du prix des vaches laitières, de l'alimentation du bétail en foin et en paille, des soins vétérinaires, des carburants et des salaires". A ces frais s'ajoute une dévaluation persistante du dinar qui aggrave notablement la crise.

Des indicateurs statistiques ont été présentés durant la conférence. En effet, il existe 112 mille éleveurs en Tunisie dont 82,8% sont des petits éleveurs (1 à 5 vaches). Leur activité représente 11% de la production agricole et 7% de l'industrie agroalimentaire.

Après avoir exposé les enjeux et les menaces de la crise laitière, les intervenants ont proposé des solutions urgentes. In fine, ils ont avancé que la viabilité de ce secteur est conditionnée par une libéralisation progressive des prix du lait aujourd'hui fixé par l'Etat à 1,120 dinar alors que ce prix représente l'équivalent de 1,5 dinar en Lybie, de 1,9 dinar au Maroc et de 1,8 dinar en Egypte.

Une solution qui avait déjà été évoquée en 2015. Dans l'immédiat, "une nécessaire révision des prix du lait à un minimum acceptable" permettra de diversifier l'offre du lait au sein du marché, comme c'est actuellement le cas pour les yaourts. " La libéralisation des prix des yaourts a incité les industriels à trouver des solutions adaptées aux différentes catégories de revenus et a permis de diversifier l'offre et mettre l'accent sur des produits à des prix accessibles".

Cette mesure impopulaire pour les citoyens tunisiens, ainsi que la lutte contre la contrebande et la fuite du cheptel bovin qui menace la pérennité de toute la filière, permettra de protéger les consommateurs et les agriculteurs tunisiens. Si ces mesures n'intervenaient pas, les conséquences seraient "l'effondrement de la filière laitière en Tunisie engendrant une obligation pour l'Etat d'importer du lait de l'étranger".

In fine, la bonne nouvelle vient du ministère du Commerce qui a annoncé aujourd'hui que la suspension de la production du lait, prévue pour le 30 avril 2018, a finalement été reportée après le mois de Ramadan. Ce report a été décidé à la suite d'une réunion organisée ce matin avec des représentants de la Chambre syndicale des industries laitières.

Khawla Hamed

Publié le 19/04/18 17:05

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