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Même si la Tunisie fait partie des pays africains les moins exposés à la criminalité économique et financière, elle reste encore loin des standards des pays les mieux classés à l'échelle mondiale.
Le cabinet de conseil en gestion des risques ''Secretariat International'' a publié la première édition de son " Secretariat Economic Crime Index ", un indice qui mesure le niveau de risque en matière de criminalité économique et financière dans 177 pays.
Chaque pays obtient un score compris entre 0 et 4, où 0 correspond à un risque minimal et 4 à un risque très élevé. Autrement dit, plus le score est bas, plus le pays est considéré comme résilient face aux risques de criminalité économique et financière.
À l'inverse, un score élevé indique une plus grande vulnérabilité à ce type de criminalité, en raison de failles réglementaires, d'un manque d'application des lois ou d'une gouvernance fragilisée.
La Tunisie en tête en Afrique du Nord
La Tunisie se positionne au 68e rang mondial et au 8e rang africain, avec un score de 2.05. En effet, le résultat la place dans la catégorie dite des " Acteurs vigilants ", un groupe de pays qui prennent des mesures concrètes pour renforcer la lutte contre la criminalité économique, tout en affichant encore certaines faiblesses réglementaires.
Ce classement, qui correspond à la deuxième meilleure catégorie de l'indice, souligne, selon la logique du rapport, les efforts engagés par la Tunisie pour améliorer son dispositif de gouvernance financière et juridique.
En Afrique du Nord, on peut dire que la Tunisie est le pays le mieux classé. Elle devance le Maroc, qui se positionne juste derrière à l'échelle continentale, au 9e rang (75e mondial) avec un score de 2.14.
L'Égypte, quant à elle, est classée 15e en Afrique (89e mondiale) avec un score de 2.27. Elle appartient à la catégorie des " Réformateurs réactifs ", soit des pays où les efforts de réforme se heurtent à des limites persistantes dans l'application des lois et la solidité des institutions, malgré une volonté politique affichée.
L'Algérie figure également dans cette catégorie, avec un score de 2.58, se plaçant à la 31e place africaine (133e mondiale).
En bas du classement régional, la Libye se retrouve parmi les pays les plus exposés, classée 168e au niveau mondial avec un score élevé de 3.01. Elle intègre la catégorie critique des " Retardataires en matière de réglementation ", qui regroupe les pays confrontés à une criminalité financière endémique et à une forte corruption, rendant toute lutte réellement efficace extrêmement difficile.
Pour le Top 5 africain, les Seychelles arrivent en tête des pays les plus résilients face à la criminalité économique et financière. Le pays occupe la 22e place au niveau mondial avec un score de 1.61. Il est suivi par le Botswana (37e mondial, 1.75), Maurice (48e, 1.87), le Cap-Vert (51e, 1.90) et la Namibie (52e, 1.95), qui complète ce top 5 africain.
Les pays nordiques en tête du classement mondial
À l'échelle internationale, la Finlande occupe la première place du classement avec un score de 1.01, ce qui en fait le pays le plus résilient face à la criminalité économique. Elle est suivie par le Danemark (1.15), l'Islande (1.16), le Luxembourg et l'Estonie (ex æquo à 1.27).
Ces pays appartiennent à la catégorie des " Titans transparents ", soit les États dotés des cadres réglementaires les plus robustes et des mécanismes d'application des lois les plus efficaces pour lutter contre la criminalité financière et économique. Cette catégorie regroupe les pays dont les scores se situent entre 0 et 1.53 point.
Pour établir son classement, le cabinet Secretariat International s'est appuyé sur l'expertise de ses analystes, en croisant les données de trois indices de référence mondiale : le Basel AML Index, qui mesure les risques de blanchiment d'argent, l'indice de perception de la corruption de Transparency International, et l'indice de criminalité organisée de l'Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC).
Jihen Mkehli
Publié le 18/04/25 14:36
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