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Bourse de Tunis : Quelle stratégie d’investissement faudrait-il adopter face à la crise ?

ISIN : TN0007790017 - Ticker : TVAL
La bourse de Tunis Ouvre dans 6h42min

La crise de la COVID-19 redistribue de nouveau les cartes de l'investissement en bourse. C'est bien connu, les marchés financiers ont peur de l'incertitude. Toujours est-il que dans le contexte actuel, des opportunités d'investissement peuvent se présenter. Le stock picking demeure le mot d'ordre. La solidité des fondamentaux, la qualité du management et le faible profil de risque restent la ligne de conduite de l'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs (TV) dans ce climat imprévisible.

Les analystes de TV prônent ainsi une stratégie sélective qui favorise les sociétés au faible levier financier, celles qui affichent une assise financière solide et des niveaux de marges confortables à même d'absorber le ralentissement du cœur de métier et de s'accommoder avec les perturbations du cycle d'exploitation. La qualité du management et la nature du secteur d'activité, c'est-à-dire sa corrélation avec les pans de l'économie les plus touchés par la crise sont aussi des critères de choix décisifs dans la stratégie d'investissement. Les analystes de l'intermédiaire en Bourse excluent, ainsi, les secteurs les plus exposés au tourisme et au BTP de la sélection de valeurs recommandées.

L'horizon de placement est également un facteur non négligeable dans la stratégie de placement. Pour déjouer la morosité actuelle du marché et profiter d'un bon retour sur investissement, Tunisie Valeurs recommande un horizon de placement relativement long, d'au moins deux ans. Il met, également, les investisseurs en garde contre les mouvements moutonniers et les vagues vendeuses " injustifiées " sur certaines valeurs. Les analystes de TV retiennent trois thématiques d'investissement majeures :

Jouer la défensive

Quand la morosité ambiante gagne la bourse, les valeurs défensives retrouvent leur attrait auprès des investisseurs fébriles. Les analystes recommandent un positionnement sur SAH Lilas, SFBT et Délice Holding dans la grande consommation et sur UNIMED dans le secteur pharmaceutique. Ces quatre valeurs présentent des vertus recherchées dans les cycles économiques baissiers : une position dominante, un dynamisme qui défie la conjoncture et une bonne santé financière. Ces sociétés affichent également une visibilité appréciable, un management de qualité et une bonne capacité à attirer les investisseurs institutionnels en quête d'actifs refuges.

Rester aux aguets sur les valeurs exportatrices

Depuis le choc de la Révolution, les valeurs exportatrices ont fait le bonheur des investisseurs en bourse. Ces actions ont pleinement rempli le rôle de bouclier face l'étroitesse du marché local, à une demande intérieure bridée et à la dépréciation du dinar.

A l'évidence, ces valeurs vont subir les contrecoups du ralentissement de la demande mondiale et des effets de second tour des perturbations des chaines de valeur survenues ailleurs dans le monde. A cet effet, TV ne recommande pas une exposition aux sociétés exportatrices dans leur ensemble. L'intermédiaire en Bourse se montre encore plus sélectif sur le choix des sociétés exportatrices et il se limite aux Groupes One Tech, Euro-Cycles et Telnet.

La manne financière des trois groupes, leur tournant vers l'innovation (tournant croissant vers la mécatronique, montée en puissance du vélo électrique et ciblage de l'activité Aerospace) et leur bonne qualité de management semblent opportuns.

Sur le long terme, les analystes de TV restent optimistes pour les valeurs exportatrices. Ces dernières pourront profiter d'une potentielle reconfiguration des chaines d'approvisionnement à l'échelle planétaire. Les multinationales et les grands groupes industriels devraient, dès la sortie de la crise, songer à la diversifier leurs risques et repenser leur manière de s'approvisionner et de sous-traiter surtout dans des secteurs essentiels comme la santé, l'alimentation, l'informatique et les technologies numériques.

En promouvant leurs avantages en matière de proximité géographique de l'Europe, de qualification du capital humain et en capitalisant sur leur intégration réussie dans les chaines de production mondiales, les sociétés exportatrices tunisiennes pourront investir dans la compétitivité, accroitre leur capacité de production et fortifier leur positionnement dans les chaines de valeur mondiales.

Viser les Blue Chips bancaires

Placé en première ligne face aux retentissements économiques de la crise sanitaire, le secteur bancaire devrait endurer sur les deux prochaines années une triple peine (i) le spectre de la récession économique, (ii) l'abaissement du taux directeur de 100pb depuis mars 2020 et (iii) l'effet des mesures provisoires prises par la BCT pour soulager les entreprises et les ménages. En 2020, nos banques auront à relever deux défis :

1- Le défi de la gestion des tensions de liquidité : c'est le principal défi que devraient relever les banques en 2020 en raison du moratoire d'échéances décrété par la BCT. Elles devraient intensifier les efforts de recouvrement et de captation des dépôts pour combler les gaps de liquidité. TV pense que les tensions de trésorerie et leur effet restrictif sur la distribution du crédit seront partiellement soulagés par le relâchement de la réglementation prudentielle, l'assouplissement de la politique de refinancement de la BCT et les mesures instituées par le Gouvernement pour relancer l'économie (mécanisme de garantie des crédits de gestion et d'exploitation et ligne de crédit pour le refinancement des crédits de consolidation et de rééchelonnement pour les PME dont l'activité a été affectée par les répercussions de la propagation de la COVID -19).

2- Le défi de la rentabilité : Malgré la conjoncture difficile et le manque à gagner au niveau de la marge d'intérêt créé par la non constatation d'intérêts intercalaires sur la période du report des crédits aux particuliers, les banques devraient continuer à récolter les fruits de la croissance de l'activité d'exploitation enregistrée sur les derniers trimestres de 2019. Ces réserves de croissance provenant de l'exercice 2019 devraient permettre au secteur d'amortir le choc de la crise.

Ceci étant, le secteur bancaire devrait connaitre une dégradation de sa rentabilité en 2020 en raison de la décroissance du PNB٫ de la flambée attendus du coût du risque et de l'augmentation des charges opératoires boostées pour les dons aux structures de l'Etat (comme le fonds 1818) pour soutenir l'effort national de lutte contre l'épidémie.

Il va sans dire, que les effets des tendances sus-décrites ne seront pas les mêmes chez toutes les banques. Celles qui affichent une diversification saine du portefeuille des crédits, un matelas confortable de ressources non rémunérées, des spreads appréciables, une forte capacité génératrice des commissions et une bonne culture de gestion des risques seront les mieux disposées à résister à la crise actuelle et à rebondir dès les premiers signes de reprise.

C'est le cas de la BIAT, d'Attijari Bank, et de la BT. Les multiples actuels de ces Blue Chips intègrent la baisse pressentie de l'activité en 2020. Ils sous-estiment nettement la capacité de résilience de ces banques et légitiment un rattrapage boursier dans la période post-COVID.

Publié le 10/11/20 12:30

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