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Baisse des recettes et envolée des dépenses, le déficit budgétaire se creuse à 5 milliards de dinars

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Le déficit budgétaire de la Tunisie, arrêté au terme des sept premiers mois de l'année, s'établit d'ores et déjà nettement au-dessus (+34%) du déficit prévu pour toute l'année 2020. Entre juillet 2019 et juillet dernier, il s'est aggravé ainsi de 85% pour atteindre 5 milliards de dinars.

Comme en témoigne les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat à fin juillet 2020, cette aggravation du déficit budgétaire de la Tunisie résulte du net recul des recettes fiscales et de la continuation de la (forte) hausse des dépenses liées aussi bien aux salaires des fonctionnaires qu'à la dette.

Net repli des recettes fiscales

A fin juillet 2020, les recettes totales de l'Etat s'établissent à 16,5 milliards de dinars, contre 18,6 milliards à la même date d'il y a un an, soit un repli de 11,2%. Ce recul résulte essentiellement de la régression des recettes fiscales de 11,1% passant de 16,6 milliards de dinars à 14,8 milliards entre juillet 2019 et juillet 2020. Quant aux recettes non fiscales, elles accusent une baisse de 12,4% pour s'établir à 1,7 milliard de dinars.

S'agissant des recettes fiscales provenant des impôts sur les revenus, elles ont diminué de 2,8% pour se situer à 5 milliards de dinars, dont 3,3 milliards d'impôts sur les rémunérations et salaires (+4,1%). Pour les recettes provenant des impôts sur les sociétés, elles ont reculé de 24,1% à 1,75 milliard de dinars en raison de la forte baisse des impôts sur les sociétés pétrolières (-47%) pour s'élever à 370,6 millions de dinars.

Quant aux recettes fiscales provenant des droits de douane, elles affichent un repli de 12,6% à 649,8 millions de dinars, alors que celles provenant de la TVA ont baissé de 15% à 3,75 milliards de dinars.

Au-delà des retards de recouvrement consécutifs à la crise sanitaire et au confinement, ces reculs s'expliquent fondamentalement par l'effondrement de l'activité économique au premier semestre, la baisse de la consommation et des échanges extérieurs.

Accroissement des dépenses courantes et sacrifice des investissements

Les dépenses totales de l'État s'établissent à fin juillet dernier à 21,3 milliards de dinars, contre 21 milliards un an plutôt (+1,5%). A elles seules, les dépenses de gestion ont augmenté de 4,2% à 14,4 milliards de dinars. En fait, c'est la résistance à la baisse des dépenses salariales qui ont augmenté de +13,3% pour atteindre 11,15 milliards de dinars et représentant 77,5% du total des dépenses de fonctionnement de l'Etat.

De même, les dépenses au titre des " intérêts de la dette " ont augmenté de 7% pour s'établir à 2,35 milliards de dinars à fin juillet dernier, contre 2,2 milliards une année auparavant, dont 1,25 milliard de dinars relatifs à la dette intérieure.

Ces deux postes de dépenses ont accaparé cette année 80% des dépenses de fonctionnement totales de l'État, qui sont à l'origine de la poursuite de la croissance des dépenses publiques.

Par ailleurs, le sacrifice des investissements publics continue. En effet, sur les 21,1 milliards de dinars de dépenses à fin juillet, l'État a consacré 1 milliard seulement aux investissements directs (-24%), soit à peine 4,5% de ses dépenses totales, contre une moyenne de 7% durant les 5 dernières années.

Si cette tendance se poursuit, les dépenses totales de l'État sont bien parties pour représenter près 38,8% du PIB et les salaires plus de 18% du PIB au terme de l'année en cours. Quant au déficit budgétaire, il devrait se situer à près de 10% du PIB.

Omar El Oudi

Publié le 21/09/20 15:32

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