Antony Blinken avertit sur l'effondrement de l'économie tunisienne

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti de l'effondrement de l'économie tunisienne si le pays ne parvient pas à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) de manière urgente.

Il a souligné que la Tunisie doit s'engager dans un accord avec le FMI pour éviter un scénario d'effondrement économique. " Un accord avec le FMI n'aura pas lieu dans les prochains jours si les conditions nécessaires ne sont pas réunies ", a-t-il indiqué.

Les propos xénophobes initialement tenus par le président tunisien ont retardé davantage la signature de l'accord mais ont également récemment mis en sourdine les inquiétudes exprimées par Josep Borrell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. En effet, ce dernier avait mis en garde contre une situation très dangereuse en Tunisie.

La signature de l'accord définitif avec le FMI dépend du changement de discours du président de la République et de l'orientation du gouvernement vers le dialogue avec les syndicats, l'Union des industriels (Utica) et la planification de réformes majeures.

La Tunisie est confrontée à une dette croissante et à une hausse des prix aggravée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Elle est parvenue à un accord de principe avec le FMI à la mi-octobre pour une enveloppe de 1,9 milliard de dollars.

Le prêteur international a demandé des réformes en Tunisie et, plus récemment, a exprimé son inquiétude face à une vague d'attaques racistes après les propos du président Kais Saied contre les réfugiés d'Afrique subsaharienne.

Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a également averti que la Tunisie risquait de s'effondrer économiquement et socialement, ce qui pourrait déclencher un nouveau flux de migrants vers l'Europe.

Face à cette situation, l'UE a appelé à une aide internationale en faveur de la Tunisie. Les autorités tunisiennes ont jusqu'à présent écarté les avertissements et refusé l'appel à une aide internationale, mais la situation reste alarmante.

Mariem Ben Yahia

Publié le 23/03/23 11:27