Le géant russe de l'énergie, Gazprom, a indiqué qu'il ne pouvait pas garantir un fonctionnement sûr du gazoduc Nord Stream 1 qui transporte le gaz russe vers l'Allemagne en passant par la mer Baltique.
Le consortium gazier et vache à lait du belligérant de la guerre en Ukraine, met ainsi en doute les perspectives de rétablir rapidement le flux de gaz naturel à pleine capacité après la période de maintenance annuelle.
Gazprom justifie son incertitude par ses doutes liés à la récupération d'une turbine allemande, Siemens Energy, en réparation au Canada, qui ne veut pas contourner les sanctions occidentales appliquées à la Russie.
Une note publiée sur le compte Twitter de la société indique que " Gazprom n'a aucun document en sa possession indiquant que Siemens est capable de sortir le moteur à turbine à gaz du Canada, où il est en cours de réparation ".
Au cours des derniers mois, le gazoduc avait déjà observé des réductions jusqu'à 60% de livraisons de Gazprom par rapport aux volumes énoncés dans les contrats. La société russe avait également précédemment cité des problèmes techniques liés à la livraison de la pièce manquante.
Néanmoins, le Canada a annoncé samedi qu'il remettrait la turbine, malgré les sanctions conduites à l'encontre de Moscou mais également en dépit des appels de l'Ukraine à ne pas " se soumettre au chantage du Kremlin ". En effet, Ottawa a expliqué qu'il ne fallait pas prendre le risque d'une crise énergétique en Europe, dont les pays dépendent de la Russie pour leur approvisionnement en gaz.
Il est important de rappeler que les opérations de maintenance du Nord Stream 1 ne devraient durer que 10 jours. Le gazoduc, qui a coûté plus de 14 milliards d'euros, transporte annuellement 55 milliards de mètres cubes de gaz vers l'Allemagne mais aussi vers d'autres pays d'Europe centrale. Toujours est-il que la première puissance économique européenne, l'Allemagne, est la plus dépendante des importations en provenance de Russie.
Mariem ben Yahia
Publié le 14/07/22 11:31