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Après des années de flambée, les prix mondiaux des matières premières s'apprêtent à tomber à leur plus bas niveau depuis 2020. Une chute qui marque la fin d'une période de records, portée par le rebond post-Covid et la guerre en Ukraine.
Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, les prix mondiaux des matières premières devraient chuter en 2025 pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 2020.
Dans son rapport semestriel sur les marchés des produits de base, l'institution table sur un recul global de 12 % en 2025, suivi d'une nouvelle baisse de 5 % en 2026.
Cette chute va mettre fin à la flambée des prix observée après la pandémie de Covid-19 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux chocs majeurs qui avaient désorganisé les chaînes d'approvisionnement mondiales et dopé les cours. Désormais, le ralentissement de la croissance mondiale et le repli de la demande pèsent sur les marchés.
En valeur nominale, les prix resteront encore au-dessus de leurs niveaux d'avant-crise. Mais en tenant compte de l'inflation, ils devraient tomber en dessous de la moyenne enregistrée entre 2015 et 2019, précise le rapport.
Selon le rapport, il s'agit d'un retournement qui pourrait soulager certains pays importateurs, mais fragiliser les économies fortement dépendantes de l'exportation de matières premières.
Dans ses prévisions, la Banque mondiale table sur une chute marquée des prix de l'énergie : 17 % en 2025, suivie d'un recul de 6 % en 2026.
Le baril de Brent passerait sous la barre des 65 dollars, soit 17 dollars de moins qu'en 2024. Même estimation pour le charbon, dont les prix pourraient s'effondrer de 27 %. Quant aux prix de l'alimentation, ils devraient diminuer de 7 % l'année prochaine, puis légèrement encore en 2026.
Si cette accalmie devrait temporairement alléger les hausses de l'inflation liées aux tensions commerciales et à la hausse des droits de douane, la Banque mondiale estime que les conséquences ne seront pas les mêmes pour tout le monde.
Dans de nombreux pays du Sud, où les recettes d'exportation reposent sur les matières premières, cette baisse représente un coup dur.
Selon Indermit Gill, économiste en chef à la Banque mondiale : " Les cours élevés ont profité à deux tiers des pays en développement ces dernières années. Mais aujourd'hui, on entre dans une ère d'instabilité extrême, avec un niveau de volatilité inédit depuis un demi-siècle ".
Pour ces économies fragiles, la combinaison de prix bas et d'incertitude pourrait rapidement faire basculer l'équilibre.
Jihen Mkehli
Publié le 02/05/25 08:35
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