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La Banque centrale de Turquie relève brusquement son taux directeur à 46 %, pour rassurer les investisseurs et contenir l'inflation.
Dans une décision inattendue, la Banque centrale turque a relevé, ce jeudi, son principal taux d'intérêt de 42,5 % à 46 %.
Cette hausse de 350 points de base, décidée par le Comité de politique monétaire dirigé par le nouveau gouverneur Fatih Karahan, s'accompagne aussi d'un relèvement du taux de prêt au jour le jour à 49 %.
Selon un communiqué officiel, l'objectif est de freiner l'inflation toujours galopante, stabiliser la livre turque qui a lourdement chuté ces derniers jours, et surtout envoyer un signal fort aux marchés.
La décision a surpris les marchés. Peu d'analystes l'avaient anticipée, tant la Banque centrale semblait marquer une pause dans sa stratégie de resserrement monétaire.
Pour rappel, en décembre, elle avait relevé le taux directeur de 40 % à 42,5 %, ce qui a marqué un ralentissement de son cycle de resserrement monétaire entamé en juin dernier.
La décision de relever les taux fait suite à une réunion d'urgence convoquée le mois dernier, après la chute brutale de la livre turque.
En effet, l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, principal opposant à Recep Tayyip Erdoğan, a déclenché une onde de choc sur les marchés, alimentant les tensions politiques et la défiance des investisseurs.
Pour freiner la spirale, la Banque centrale aurait mobilisé près de 50 milliards de dollars de ses réserves afin de soutenir la monnaie. Un effort mené dans un contexte général complexe marqué par la montée des incertitudes internes et les menaces extérieures, notamment l'ombre de nouveaux droits de douane américains sur les produits turcs.
Depuis, la livre semble s'être stabilisée autour de 38 livres pour un dollar. Mais les pressions restent fortes. L'inflation, bien qu'en léger recul, dépasse toujours les 68 %.
Dans ce contexte, la Banque centrale réaffirme son engagement en faveur d'une politique monétaire rigoureuse. Les ajustements à venir seront guidés par les données, indique-t-elle, avec un objectif de ramener la stabilité des prix sur le long terme.
Jihen Mkehli
Publié le 17/04/25 14:34
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