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Ahmed Gharbi, fondateur d’Arion Technologie : « L'Afrique et le Moyen-Orient ont encore besoin de l’accompagnement dans l’e-commerce »

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L'avenir de l'humanité est technophile. Les efforts de digitalisation se concentrent pour améliorer l'efficacité et optimiser l'expérience client. Même les boutiques de luxe, connues pour leurs extravagances, ont suivi le virage de la numérisation et investissent constamment dans l'e-commerce. Ahmed Gharbi, un consultant talentueux, avait vu cette opportunité et a fondé Arion Technologie, une startup tunisienne développant de solutions e-commerce destinées au secteur du luxe. Il revient sur son parcours et se confie à ilBoursa sur ses ambitions. Interview.

Ingénieur de formation, Ahmed Gharbi débute en tant que consultant Retail chez Timsoft chargé des projets internationaux. " Le retail de luxe est différent de celui du Fast fashion ou de la grande distribution. C'est un segment complètement différent avec des besoins très distincts ", a-t-il lancé. Puis il eut l'idée de créer Arion Technologie, un spin-off de Timsoft. " Quand j'ai commencé dans le consulting, j'ai pu constater qu'il y avait des niches dans le retail et je commençais à développer une solution nommée Connectik ", enchaine-t-il.

Connectik est un Middleware retail qui permet de gagner énormément en temps de développement de solutions digitales. Il s'agit d'une couche d'intégration au-dessus du système d'information. " Ce n'est pas un terminal de paiement ou d'encaissement mais plutôt un système qui centralise la gestion des flux transactionnels (inventaires et des commandes, du transfert entre les boutiques et une partie commerciale ", a expliqué Ahmed Gharbi.

Une des briques de ce système implique toute la partie e-commerce qui inclut le " click and collect " essentiellement. " Quand j'ai un canal e-commerce de vente, ça va impacter mes ventes et mes stocks en boutique. Il y a énormément d'interactions et donc le besoin d'avoir des solutions en temps réel est là ", soutient-il. Ce besoin du " click and collect ", surtout dans le luxe, indique que la personne qui achète un produit à 2.000 ou 3.000 euros (vivre une expérience sans encombre et sans surprises) lorsqu'il entre dans la boutique.

Cela fait que le e-commerce et la boutique physique ont trop d'interactions et qu'il fallait un système pour pouvoir gérer ça entre-autres. On voit qu'aujourd'hui la digitalisation du retail est en pleine expansion. " Il existe des applications mobiles en boutique, le self check-out et énormément de choses qui se passent aussi bien pour les vendeurs que pour les clients. L'idée avec Connectik était d'avoir cette couche intermédiaire, à savoir le BackOffice en blackbox fonctionelle, puis le développeur se charge de développer le FrontOffice ", précise Ahmed Gharbi. 

Arion… le début d'un succès

Aujourd'hui, la boite a été divisée en deux. Elle implique un pôle R&D et un pôle Digital Advisory. Ce dernier est apparu suite au rapprochement avec Satoripop. " L'expertise métier va de pair avec la force de frappe qu'apporte Satoripop. Notre effectif compte 15 personnes et le support de Satoripop nous permet de gérer énormément de flux ", indique Ahmed Gharbi.

Avec le rapprochement stratégique avec Satoripop, la charge est mieux dispersée. " Nous dirigeons à présent les projets, l'étude de besoins, la compréhension... On prépare le travail pour que Satoripop puisse prendre la relève sereinement. Arion Digital Advisory représente ainsi la partie architecture ", assène-t-il.

En bref, Ahmed Gharbi connait le retail grâce à une expérience ayant porté ses fruits. Il est capable d'analyser le besoin, de gérer les demandes des clients et de mettre en place des projets. " On a aussi une partie pour accompagner et réfléchir avec les clients en assurant un maximum de connaissances du métier. Et c'est ça la valeur ajoutée ", affirme-t-il.

Le fondateur assure que cette quinzaine de personnes est l'armée par excellence. " L'équipe d'Arion restera une petite équipe, car elle est composée d'experts très pointus sur certains sujets. Par exemple, un de nos collègues avait une boite de développement pendant 8 ans avant de nous rejoindre. Il dispose de 15 ans d'expérience dans l'e-commerce en général. Un autre de mes collègues et moi avons de l'expérience un peu plus dans le retail ", a-t-il assuré.

Et d'ajouter, " On est devenu, depuis quelques temps, le nouveau centre de livraison digital des plus grands groupes retail entre l'Europe et le Moyen-Orient grâce à une équipe multidisciplinaire, un mixte entre Timsoft Arion et Satoripop. On a été choisi pour notre bonne maitrise du retail. Aujourd'hui en tant qu'Arion je me présente chez un client, j'essaie de comprendre son besoin et de sortir avec un plan. Mon intérêt principal est de déterminer ce qui colle mieux aux besoins de chaque client ". 

Des métiers polyvalents

Selon Ahmed Gharbi, l'activité d'Arion est répartie à hauteur de 80% pour le retail et 20% pour le banking. " Aujourd'hui dans le retail, tout le monde veut faire de l'intelligence artificielle, mais certaines structures ont peu de moyens et de compétences en interne pour la mise en place des équipes qui maitrisent ce sujet ", indique le fondateur d'Arion.

Ce que font les équipes d'Arion c'est de préparer des socles (solutions full SaaS) avec du paramétrage derrière pour obtenir l'information voulue en temps voulu. " Cette boite à outils permet au retaileur de proposer le bon produit au bon client, au meilleur prix. En plus, c'est un outil d'aide à la décision et de Forecast ", a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la partie bancaire, Arion se charge principalement du volet internet banking et mobile banking. 

La solution Connectik est mise en place pour un réseau de 250 points de vente à travers le monde. " Aujourd'hui, avec PredictiK, un produit qui, pour moi, a une vraie valeur et qui peut percer réellement, on se définit comme éditeurs de solutions. Et c'est ça réellement notre but. Nous faisons du conseil en parallèle pour garder une proximité avec les Retaileurs et suivre l'évolution de leur besoin rester proche du marché ", a-t-il soutenu.

Swieq, pour un confinement productif

Il est clair qu'après le confinement, beaucoup se sont trop rapidement convertis à l'e-commerce et ont vu leur projet couler. " C'est différent en Europe car les marchés sont plus matures. Par contre, l'Afrique et le Moyen-Orient ont encore besoin de cet accompagnement. Aujourd'hui, avec la solutionSwieq, développée avec Satoripop, on combine le physique et le virtuel ", a-t-il martelé.

C'est un véritable cas où on voit la complémentarité de toutes les boites. " J'ai travaillé sur la partie architecture de cette solution et Satoripop sur la partie développement ", ajoute-t-il. L'idée est d'avoir une solution qui puisse rentabiliser les effectifs oisifs durant le confinement, résoudre les soucis du social selling et de dynamiser la communication sur les réseaux sociaux.

Il est question de mettre à disposition des clients un outil qui crée des compagnes pour des listes de produits par thème et les pousser via les réseaux sociaux vers une liste définie de clients grâce un e-pop-up store. " C'est un concept de boutiques virtuelles qui existe dans le retail et on a fait la même chose dans le digital. C'est un lien avec une durée de vie de 1 à 2 semaines qui est envoyé à une clientèle cible ", a-t-il expliqué.

Dans cette même veine, le prix peut être réduit de 20% à 30%. La boutique physique utilise son stock pour créer une vitrine digitale et le lien peut être soit publié sur la page Facebook pour le grand public soit envoyé directement via WhatsApp ou Messenger. Par la suite, la commande du client passe dans le process de logistique normale pour recevoir sa commande.

" Le retail digital est donc différent de l'e-commerce qui ne représente qu'une partie du job. Finalement, tout ça ne remplace pas la boutique physique car on en a besoin dans le luxe. L'expérience en boutique est très importante. ", a-t-il conclu.

Azyz MEDDEB

Publié le 23/02/21 10:24

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