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Fitch Ratings : Perspectives budgétaires et financières de la Tunisie d’ici 2027

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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L'agence de notation Fitch Ratings a livré une analyse détaillée des perspectives budgétaires et financières de la Tunisie pour la période 2024-2027. Malgré une tendance à la baisse des besoins de financement et des déficits publics, les équilibres budgétaires du pays demeurent fragiles et soumis à des pressions structurelles.

Entre dépendance accrue au financement intérieur, soutien de la Banque centrale et exposition croissante du secteur bancaire, la trajectoire de la dette publique reste marquée par une forte vulnérabilité aux chocs externes, notamment ceux liés à l'évolution des prix des matières premières et aux fluctuations monétaires. 

Besoins de financement budgétaire élevés et en baisse

L'agence de notation américaine prévoie que les besoins de financement budgétaire, hors refinancement de la dette à court terme, de la Tunisie passeront de 18 % du PIB en 2024 à 16 % en 2025, 15 % en 2026 et 13,5 % en 2027.

Ce chiffre reste bien supérieur à la moyenne de 9 % enregistrée entre 2015 et 2019 et à la médiane de 8 % de la catégorie " B " pour 2027. " Nous prévoyons que les amortissements de la dette extérieure passeront de 5,8 % du PIB en 2024 à 3,8 % en 2027 ", estime Fitch.

Et d'ajouter que malgré une dépendance accrue à l'égard du financement intérieur ces dernières années, les amortissements intérieurs (hors court terme) resteront globalement stables, passant de 5,8 % du PIB en 2024 à 5,6 % en 2027.

Soutien financier de la banque centrale

Fitch souligne que la stabilité des amortissements nationaux est en partie due aux prêts à taux zéro accordés par la banque centrale au gouvernement en 2024 (4,4 % du PIB) et 2025 (4,1 %), qui ont une échéance de 10 ans avec un délai de grâce de trois ans.

Nous prévoyons que le gouvernement aura besoin de 9 % du PIB en financement intérieur à long terme, hors financement de la banque centrale, en 2025 et de 8 % en 2026, contre 10 % en 2024. Nous supposons ainsi que le gouvernement aura de nouveau recours à un prêt de 3,8 % du PIB auprès de la banque centrale en 2026, qui sera en partie utilisé pour rembourser son euro-obligation en cours ", estime Fitch.

De même, les besoins de financement intérieur augmenteront pour atteindre 11 % en 2027, en partant du principe que le financement monétaire prendra fin après 2026.

Renforcement du lien entre l'État et les banques

Les économistes de Fitch pensent que le secteur bancaire national pourrait contribuer à répondre aux besoins de financement de l'État, car la croissance des dépôts et la faiblesse de la demande de crédit soutiennent la liquidité du secteur.

Néanmoins, explique Fitch, cela augmentera l'exposition des banques au secteur public, qui représente déjà environ 20 % de leur actif total, ce qui nécessitera un refinancement des banques locales par la banque centrale.

Nous prévoyons que les banques publiques assumeront une part plus importante du financement en raison de la prudence de certaines banques privées ", indique Fitch.

Réduction des déficits budgétaires

L'agence de notation prévoit que la masse salariale restera maîtrisée en 2025, ce qui, conjugué à la baisse des subventions, contribuera à réduire le déficit budgétaire à 5,3 % en 2025, contre 6,3 % en 2024.

Le gouvernement a annoncé qu'il reprendrait le recrutement dans la fonction publique en 2026, après trois ans de gel des embauches. Cela contribuera à stabiliser la masse salariale à environ 13,5 % du PIB jusqu'en 2027, contre 13,9 % en 2024.

Nous prévoyons une baisse de 0,6 point de pourcentage du PIB du coût des subventions en 2026, grâce à la baisse des prix des matières premières selon notre hypothèse de base. Cela contribuera à réduire encore le déficit budgétaire à 4,7 % du PIB en 2026 et à 4 % en 2027. ", précise Fitch

Dette publique élevée

Concernant la dette publique, Fitch estime qu'elle restera élevée, à 83 % du PIB en 2025, contre 84,5 % en 2024. Cette légère baisse est principalement due à l'affaiblissement du dollar américain par rapport au dinar.

Par conséquent, la baisse prévue des déficits primaires permettra à la dette publique de rester globalement stable jusqu'en 2027.

Finances publiques vulnérables

Les économistes de Fitch Ratings estiment que le budget de la Tunisie reste rigide et vulnérable aux chocs extérieurs, et ils ne prévoient pas de réforme budgétaire significative. " Nous estimons que les salaires, les intérêts et les subventions absorberont 93 % des recettes totales hors dons en 2027 ".

Par ailleurs, le coût budgétaire des subventions reste vulnérable aux chocs des prix sur les marchés internationaux ; par exemple, un prix du Brent à 80 dollars le baril en 2027, contre 65 dollars dans nos prévisions, augmenterait le déficit budgétaire de 0,8 point de pourcentage du PIB.

Nous prévoyons que la gestion et la réglementation strictes du marché des changes et la résilience des réserves internationales maintiendront le taux de change globalement stable jusqu'en 2027, mais la trajectoire de la dette reste sensible à la dépréciation de la monnaie. ", conclut Fitch.

Omar El Oudi

 

Publié le 16/09/25 11:15

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