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La France voit sa note souveraine abaissée par Fitch, conséquence d'une instabilité politique, avec notamment quatre gouvernements qui se sont succédé en un an sans réussir à stabiliser les finances publiques.
Comme l'anticipaient la plupart des économistes, l'agence de notation Fitch Ratings a dégradé la note souveraine de la France, qui passe de " AA- " (qualité élevée) à " A+ " (qualité moyenne supérieure), avec une perspective jugée " stable ".
Dans son communiqué, l'agence pointe en premier lieu l'instabilité politique chronique. " La chute du gouvernement lors d'un vote de confiance illustre la fragmentation et la polarisation croissante de la politique intérieure ", écrit Fitch, rappelant que quatre exécutifs se sont succédé en seulement un an, incapables de stabiliser la trajectoire budgétaire.
Sur le plan des finances publiques, le diagnostic est sévère. Le déficit, qui avait atteint un pic de 5,8 % du PIB en 2024, devrait encore s'établir à -5,4 % en 2025, loin de la cible européenne des 3 %.
Avant sa chute, François Bayrou tablait sur un retour progressif à -4,6 % d'ici 2026, grâce à un effort budgétaire de 44 milliards d'euros. Mais la plupart des analystes jugent désormais probable qu'un budget bien moins ambitieux soit adopté d'ici la fin de l'année, réduisant l'ajustement de moitié et ne ramenant le déficit qu'autour de -5 %.
Fitch souligne que " cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d'ampleur ". Selon l'agence, il est désormais hautement improbable que la France parvienne à ramener son déficit sous la barre des 3 % du PIB avant 2029, contrairement aux objectifs affichés par le gouvernement sortant.
Un signal d'alarme pour la France
En réaction, le ministre sortant de l'Économie, Éric Lombard, a dit prendre " acte " de la décision de Fitch, qu'il attribue " à la fois à la situation de nos finances publiques et à l'incertitude politique, malgré la solidité de l'économie française ".
Dans un message publié sur X, il a tenu à se montrer rassurant en soulignant que le nouveau Premier ministre avait d'ores et déjà entamé une série de consultations avec les forces politiques représentées au Parlement, dans l'objectif de parvenir à un compromis budgétaire et de maintenir le cap du redressement des comptes publics.
La dégradation de la note souveraine de la France par Fitch Ratings a eu un impact immédiat sur les marchés financiers. Le rendement des obligations d'État françaises à 10 ans a augmenté, atteignant 3,5 %, un niveau comparable à celui de l'Italie, malgré une dette publique plus faible en pourcentage du PIB.
Enfin, la plupart des analystes soulignent que la décision de Fitch constitue un signal d'alarme sur la fragilité structurelle des finances publiques françaises. Selon eux, sans cohésion politique durable et capacité du gouvernement à adopter des réformes crédibles, la France risque de voir sa dette devenir de plus en plus coûteuse à financer, avec un impact direct sur les taux d'emprunt et la confiance des investisseurs.
Jihen Mkehli
Publié le 15/09/25 08:32
