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2024, une année record pour le trafic aérien… sauf en Afrique

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Même si 2024 a été une année record pour le trafic aérien mondial, l'Afrique peine à décoller, avec un trafic faible et des coûts élevés. Et avec la révision à la baisse des prévisions pour 2025, les perspectives du secteur sont moins encourageantes.

 

 

En 2024, le trafic aérien mondial a atteint un niveau record de 4,89 milliards de passagers-kilomètres, selon les données publiées par l'IATA (Association du transport aérien international).

Cela représente une solide progression de 10,4 % par rapport à l'année dernière. Si 2024 confirme la reprise du secteur, les perspectives pour 2025 sont plus faibles.

L'IATA a ainsi revu à la baisse ses prévisions de croissance, notamment pour le fret aérien, qui devrait n'augmenter que de 0,7 % sur un an.

Cette baisse de prévisions résulte à un climat commercial moins porteur. D'abord, les nouveaux droits de douane risquent de ralentir les échanges internationaux. Ensuite la fin de l'exemption “de minimis” aux États-Unis (qui permettait jusqu'ici de faire entrer des colis de moins de 800 dollars sans formalités douanières) pourrait fortement impacter les flux de colis transfrontaliers.

Côté finances, l'IATA table sur un bénéfice net global de 36 milliards de dollars en 2025, équivalent à celui de 2024. Ainsi, la rentabilité du secteur va être fragile. Avec une marge nette de seulement 3,7 %, les compagnies gagnent deux fois moins que la moyenne des grandes industries mondiales.

L'Afrique, un marché aérien encore marginal

Pour les compagnies africaines, 2024 n'a pas été une bonne année. Le continent n'a enregistré que 160 millions de passagers, soit à peine 3,27 % du trafic mondial, alors qu'il compte 54 pays et 1,5 milliard d'habitants, soit 18 % de la population mondiale.

Plusieurs obstacles freinent le développement du transport aérien en Afrique. Le principal problème reste la difficulté à obtenir un visa. Malgré quelques exceptions comme le Bénin, la Gambie, le Rwanda ou les Seychelles, la majorité des voyageurs doivent affronter des démarches longues et coûteuses.

Le manque de vols directs entre pays africains complique aussi les déplacements. Seules 19 % des liaisons intra-africaines sont directes. La plupart des passagers doivent transiter par des hubs comme Dubaï, Doha ou Paris, ce qui rallonge les trajets et fait grimper les prix.

Ces derniers restent parmi les plus élevés au monde, en partie à cause des nombreuses taxes aériennes, qui peuvent représenter jusqu'à 50 % du coût total du billet dans certains pays.

Enfin, alors que les compagnies aériennes mondiales ont réalisé 36 milliards de dollars de bénéfices en 2024, celles d'Afrique ont totalisé seulement 200 millions, soit 0,55 % du résultat global du secteur.

Jihen Mkehli

 

Publié le 10/06/25 12:02

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