[Enquête] 28% des Startups tunisiennes ont changé d’activité en réponse à la crise

La crise sanitaire en cours a mis l'écosystème des Startups face à un Stress test. Les jeunes pousses dont la quintessence est le renouvellement et l'adaptation, à contrario des entreprises dites " classiques " limitées par un héritage et une histoire, pâtissent également de la conjoncture actuelle à l'image de l'ensemble de l'économie.

La plateforme en ligne tunisienne qui mesure la satisfaction client, Branper, a étudié les répercussions du test grandeur nature auquel les Startups tunisiennes sont confrontées. Les résultats de l'étude intitulée " L'impact de la crise sur les Startups : Startups vs Corona " ont été publiés dans la soirée du 8 octobre.

Auprès d'un panel de 194 Startups, Branper a soumis un questionnaire portant sur leur activité ainsi que sur l'état de leurs ressources humaines. L'enquête a été menée du 30 septembre au 7 octobre 2020.

Quelles clés de lecture pour l'écosystème ?

Sur les 194 entreprises sondées, seulement 36% d'entre elles sont labellisées Startup Act, 51% ne sont pas comprises dans ce cadre juridique et 13% des recensées sont dans l'attente de la délivrance du label. Leur principale source de financement relève des ressources générées par les ventes, à hauteur de 27%.

Les capitaux propres représentent une source non-négligeable avec 19% des apports et les subventions interviennent à hauteur de 17%. Les aides financières de l'entourage, ou Love Money, constituent 12% des fonds impétrés. Les deux ratios surprenants sont ceux de la bourse Startup Act (9%) et des programmes d'accélération (8%). En dernier lieu, les levées de fonds composent 5% des financements et les crédits disposent d'une part de 3%.

La Tunisian Tech est-elle résiliente face au choc du coronavirus ?

28% des Startups interrogées ont changé d'activité et 26% d'entre elles déclarent que la crise a affecté l'amélioration de leur activité. L'arrêt partiel de l'activité a impacté 19% des participants à l'enquête contre un taux de 10% pour l'arrêt total de l'activité. L'accélération de l'activité a été altérée pour 17% des entreprises sollicitées par Branper.

En matière de ressources humaines, 63% des jeunes pousses n'ont ni renvoyé ni recruté d'employés. Néanmoins, 13% d'entre elles ont recruté moins de cinq personnes et 9% ont licencié moins de cinq personnes. 8% des entreprises déclarent avoir embauché entre cinq et dix personnes contre 4% qui indiquent avoir renvoyé entre cinq et dix employés.

Les priorités des Startups pour dépasser les différents impacts de la crise sont, en premier lieu, trouver des clients et générer plus de ventes. Bénéficier de subventions est en second lieu suivi de l'amplification de l'accès au financement. Les Startups interrogées placent également le report des charges fiscales comme étant une priorité et privilégient un accompagnement pour les formations et les conseils.

L'écosystème peut-il se tourner vers des horizons illimités ?

En réponse aux différentes mesures restrictives mises en place par les autorités pour empêcher la propagation du virus, le télétravail s'impose comme étant la panacée la plus efficace face à la crise. Ainsi, 51% des sondées adoptent cette méthode et ne se déplacent qu'en cas de " nécessité ". Parmi les Startups sollicitées, 38% sont ferventes d'un " mix entre télétravail et déplacements " et 6% d'entre elles ne font que du présentiel. Les 5% restant sont en arrêt d'activité.

Dans le cas où la crise sanitaire et ses retombées se maintiendraient, 61% des Startups se disent prêtes à s'adapter et à trouver des solutions pour s'en sortir. 37% comptent garder la même stratégie alors que 2% prévoiraient fermer boutique.

Myriam Ben Yahia

Publié le 09/10/20 11:28