Posté le 24/01/2022 19:43:57
la société Stellantis née de la fusion PSA-Citroën et FIAT-Chrysler leur a fait savoir, fin 2020 qu’elle a décidé de résilier le contrat la liant à AURES Autos sous prétexte qu’elle compte prendre le contrôle de tout son réseau de distribution partout dans le monde
« C’est leur choix stratégique mais cela ne peut se faire à notre détriment, ni au détriment de milliers de personnes vivant directement ou indirectement de la société qui compte comme je l’ai dit 448 employés, et encore moins au détriment de 38 entreprises moyennes qui sont des distributeurs exclusifs de Citroën qui ont fait des investissements et se sont endettés auprès des banques »
STELLANTIS doit ou bien nous accorder un délai allant jusqu’à l’expiration du contrat qui la lie à AURES Autos c’est-à-dire à la fin 2022 date de fin de la concession accordée aussi par l’Etat tunisien, ou bien négocier pour que nous lui cédions la société son réseau de distribution en prenant en considération les importants investissements réalisés, les efforts entrepris avec persévérance pendant quinze ans pour bâtir le plus dense réseau de distribution en Afrique.
La jurisprudence française montre clairement que le contrat entre les deux parties est un contrat à durée indéterminée et qu’il s’agit donc d’une résiliation abusive », a révélé mercredi à Jeune Afrique Business+, Samia Maktouf. En Tunisie, Me Fawzi Ben Hammed a fait appel de la décision du Conseil de la concurrence. Appel qui sera examiné par le tribunal administratif de Tunis, probablement à l’automne. D’autres recours en Tunisie pourraient également avoir lieu.
Le dossier est « très, très sensible, selon un observateur. Quel que soit le résultat, la Tunisie en fera les frais, d’où le recours à des avocats chevronnés des deux côtés ». Il pourrait déboucher sur un grand affaiblissement du groupe Loukil (automobile, industrie, agriculture, etc.), fleuron national, dont le chiffre d’affaires de 520 millions d’euros (2018) dépend à 40% de la branche automobile. Bassem Loukil, fondateur du TABC, conseil d’affaires tuniso-africain, est une figure incontournable de l’entrepreneuriat tunisien. A contrario, une décision en défaveur de Stellantis « serait un très mauvais signal pour les investisseurs étrangers, déjà réticents à venir en Tunisie »