Posté le 15/03/2021 12:53:06
Premièrement, nous devons nous poser la question suivante : l’obligation d’une
autorité centrale est-elle une condition essentielle pour une monnaie selon la shari’ah ?
Tout le long de la civilisation Islamique, l’émission et le contrôle de la monnaie reste sous
l’égide des autorités centrales depuis l’émission de la première monnaie Islamique sous le
Calife Abdul Malik Ibn Marwan jusqu’à l’annulation du Califat ottoman en 1924. La pratique
du monopole de l’émission de la monnaie est soutenue par la jurisprudence de par la stabilité
qu’elle fournit. La raison de ce soutien provient seulement de l’ijtihad (االجتهاد (qui consiste en
des efforts propres aux juristes dans des cas ou les textes coraniques ou la sunnah n’ont
explicitement pas mentionne l’affaire. Finalement, c’est un effort basé sur la réalisation de la
maslahah )المصلحة )et la neutralisation de la mafsadah )المفسدة . )
Nous pouvons cité également la fatwa du grand mufti d’Égypte, Chawki Allam, qui a
pris officiellement position contre le Bitcoin, qu'il assimile à un jeu de hasard, interdit en
Islam, et qu'il soupçonne de permettre le financement du terrorisme10
.
De plus, un groupe de huit juristes en Shari’ah11 constituant Wifaq Al-ulama’ a conclu
vers le même constat d’interdiction de l’usage des cryptomonnaies sous les motifs de fraude
et de mauvais usage des fonds pour des buts malicieux.
Un autre mouvement a opté pour la règle fiqhi (Al-ibaha) sur les Mu’amalat qui
consiste en l’acceptation a priori de tout contrat jusqu’à ce qu’un élément de prohibition
apparaisse. Ainsi, nous pouvons citer l’opinion du Professeur Monzer Kahf qui affirme que
les Bitcoin comme toute autre cryptomonnaie devraient être traitée comme n’importe quelle
autre monnaie. En effet, l’échange des cryptomonnaie devrait subir les même conditions
d’échange des monnaie en shari’ah à savoir: un échange spot et l’interdiction des transactions
spéculatives (Oziev & Yandiev, 2017).
Le reste des juridictions shari’atique adoptent une position neutre vis-à-vis des
cryptomonnaies de par leur caractère nouveau et la nécessité de maitriser les détails
techniques du fonctionnement de ce système avant d’émettre une Fatwa sur lui.
Ainsi, nous pouvons tracer une conclusion sur l’ensemble des opinions rendues sur les
cryptomonnaies qui tendent vers leur interdiction en citant comme motif principalement la
spéculation excessive ainsi que l’anonymat des transactions et qui émanent principalement de
jurisprudences purement shari’atique.
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