Un nouveau retard d'accord avec le FMI conduira la Tunisie à une crise budgétaire plus profonde

Dans son dernier rapport sur le risque pays, Fitch Solutions a maintenu son opinion selon laquelle un accord final avec le Fonds Monétaire International (FMI) sera conclu au premier trimestre de 2023.

Cependant, indique le document, les risques de retards prolongés de l'accord augmentent dans un contexte de risque accru de troubles sociaux. En outre, même si un accord est conclu, les risques de mise en œuvre associés au programme de réformes économiques restent importants.

" Ces facteurs mettent en péril l'accès de la Tunisie au financement dont elle a tant besoin, ce qui pourrait finalement conduire à une crise budgétaire et de balance des paiements plus profonde ", estime l'agence.

Par ailleurs, bien que Fitch Solutions prévoie que le dinar s'appréciera légèrement d'ici la fin de 2023, principalement en raison de la détente du dollar américain, " les retards prolongés dans le financement extérieur augmenteront les pressions dépréciatives sur la monnaie locale ".

L'agence mentionne que l'inflation s'accélérera, passant d'une moyenne de 8,3 % en 2022 à 9,5 % en 2023 dans un contexte de réduction des subventions et d'augmentation des taxes, ce qui entraînera un resserrement monétaire supplémentaire de la part de la Banque Centrale de Tunisie.

Les déficits budgétaire et courant devraient se réduire à 6,2 % et 7,3 % du PIB, respectivement. Cependant, les risques de financement restent importants en raison de la hausse des paiements à venir, de la baisse des réserves de change et des retards dans l'accès au financement extérieur, explique l'agence.

Et d'ajouter que malgré la réduction des déficits, le ratio dette/PIB augmentera de 86,4 % en 2022 à 86,8 % en 2023, en raison du ralentissement de la croissance, de l'augmentation des coûts d'emprunt, de la persistance de besoins de financement importants et de l'arrivée prochaine de financements extérieurs.

Omar El Oudi

Publié le 24/02/23 12:05