Même si le financement des startups dans la région MENA a retrouvé des couleurs en 2025, la situation n'a pas trop évolué pour les startups tunisiennes, seulement trois ont réussi à lever des fonds depuis le début de l'année, avec un montant bien inférieur à celui des autres pays de la région.
Selon les données de Wamda, les startups du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) ont levé un montant record de 3,5 milliards de dollars en septembre, répartis sur 74 transactions.
Il s'agit d'un niveau record, marqué par une hausse de 914 % sur un mois et de 1 105 % sur un an, soit un bond spectaculaire comparé aux 337,5 millions de dollars enregistrés en août.
Même en excluant les 2,6 milliards de dollars de financements par emprunt, septembre demeure l'un des mois les plus dynamiques de l'histoire du secteur. Le financement par actions a progressé de 147 % en rythme mensuel et de 194 % sur un an.
Pour Wamda, ce mois de septembre " record vient couronner un troisième trimestre exceptionnel". Depuis le début de l'année, le financement total s'élève désormais à 6,6 milliards de dollars, dépassant déjà la plupart des totaux annuels enregistrés depuis 2021, répartis sur 514 cycles de financement.
L'Arabie saoudite domine
En termes de répartition géographique, cette envolée des financements a été largement tirée par une vague de méga-transactions dans les fintechs saoudiennes. L'Arabie saoudite a une nouvelle fois dominé la scène régionale, avec 25 startups ayant levé un total de 2,7 milliards de dollars, soit près des trois quarts des montants investis dans la région.
Les Émirats arabes unis arrivent en deuxième position, avec 26 startups ayant collectivement mobilisé 704,3 millions de dollars. Derrière, les startups omanaises ont levé 7,7 millions de dollars répartis sur trois transactions, tandis que les startups marocaines ont attiré 6,8 millions de dollars à travers six levées.
En revanche, les startups égyptiennes peinent à retrouver leur dynamique, ne recueillant que 3,2 millions de dollars sur sept transactions.
Quant à la Tunisie, elle ne compte qu'une seule levée en septembre, d'un montant symbolique de 100.000 dollars. Au total, depuis le début de l'année, trois startups tunisiennes ont levé 427.500 dollars.
La fintech en pole position
La fintech a dominé l'activité sectorielle, représentant 2,8 milliards de dollars répartis sur 25 transactions, principalement portées par les mégatransactions saoudiennes. Elle est suivie par la proptech, qui a levé 528,6 millions de dollars.
Les startups d'IA ont quant à elles mobilisé 34,3 millions de dollars à travers sept transactions, tandis que les entreprises HRtech ont collectivement levé 24,2 millions de dollars.
Malgré la prédominance des financements en phase de développement et des levées par emprunt, les startups en phase de démarrage ont représenté la majorité des transactions, avec 55 entreprises ayant levé 129,4 millions de dollars. À titre de comparaison, quatre startups en phase de développement avancé ont clos des tours plus conséquents, totalisant 699 millions de dollars.
Le déséquilibre entre les sexes reste marqué. Les startups fondées par des hommes ont levé 3,3 milliards de dollars, tandis que les entreprises fondées par des femmes n'ont récolté que 1,1 million de dollars sur quatre transactions.
Jihen Mkehli
Publié le 09/10/25 09:40