Malgré un plan de dépenses record, l'Algérie envisage une réduction de 35 % de son déficit budgétaire en 2026.
Le gouvernement algérien a présenté les grandes orientations de ses finances publiques pour les trois prochaines années, entérinant en Conseil des ministres le projet de Loi de Finances 2026. Ce dernier adopte un plan de dépenses record, destiné à relancer la croissance économique tout en soutenant les revenus des ménages.
Pour 2026, le budget prévoit des dépenses records totales supérieures à 135 milliards de dollars, en nette progression par rapport aux 128 milliards de dollars en 2025 et 112 milliards en 2024.
Malgré l'augmentation des dépenses, le gouvernement vise une réduction de 35 % du déficit budgétaire, qui devrait passer de 62 milliards de dollars en 2025 à 40 milliards de dollars en 2026, soit 12,4 % du PIB.
Le président Abdelmadjid Tebboune a souligné que ce budget vise à stimuler l'économie et à répondre aux attentes socio-économiques de la population, notamment en matière d'emploi, de logement et de soutien aux ménages à revenus modestes.
Priorités et projections du budget 2026
Le budget 2026 repose sur un prix moyen du pétrole de 60 dollars le baril et prévoit une croissance économique de 4,1 %, légèrement inférieure aux 4,5 % initialement anticipés pour 2025.
Les salaires du secteur public continueront de représenter une part importante du budget, soit environ un tiers des dépenses totales, avec une augmentation de 1,4 %, portant le total à 45 milliards de dollars.
Sur le plan réglementaire, le projet de loi de finances introduit une mesure clé pour la lutte contre le blanchiment d'argent et la fuite de capitaux. Le plafond de déclaration des devises à l'entrée ou à la sortie du territoire national est désormais unifié pour tous les voyageurs, résidents ou non, à 1.000 euros, ou l'équivalent en autres devises étrangères.
Les projections économiques pour les années suivantes restent stables, avec un taux de croissance global attendu de 4,4 % en 2027 et 4,5 % en 2028. Ce chiffre serait principalement soutenu par la croissance des secteurs hors hydrocarbures, notamment l'agriculture, l'industrie et la construction, confirmant la stratégie du gouvernement visant à diversifier l'économie et à renforcer sa résilience face aux chocs externes.
Jihen Mkehli
Publié le 09/10/25 10:42