La croissance de la zone euro a ralenti de 3,8% au premier trimestre, selon les chiffres publiés par Eurostat. La suspension des activités hôtelières, manufacturières, de restauration et de construction, en raison de la crise sanitaire en cours, sont le moteur de ce recul.
Cette rétraction touche les 19 pays membres de la zone monétaire et reste la plus importante depuis le premier trimestre de 2009 dans le contexte de la crise financière précédente. En se basant sur les statistiques établies depuis 1995, cette chute est considérée comme étant inédite.
Les pays de la zone euro les plus touchés par cette récession économique sont l'Italie et la France. L'économie française a observé une contraction de 5,8%, soit la plus forte régression depuis 1949. La politique de confinement ainsi que les mesures de distanciation sociale ont fortement réduit les activités du secteur tertiaire qui nécessitent des interactions directes.
En revanche, le taux de chômage n'a pas enregistré de forte hausse dans la zone même dans les professions qui sont les plus touchées par la crise sanitaire. Le taux de chômage est passé de 7,3% au mois de février à 7,4% en mars, selon l'agence de statistique Eurostat. La raison de ce maintien repose sur les différents appuis de sauvegarde des emplois et des salaires déterminés par les programmes temporaires mis en place par les gouvernements.
En réponse à ses états des lieux économiques annonçant un potentiel marasme, la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui se tient aujourd'hui, pourrait donner lieu à une amplification du programme d'achat d'obligations visant à soutenir les gouvernements et les marchés d'emprunt.
Rappelons que la semaine dernière, la directrice de la BCE, Christine Lagarde, a recommandé aux dirigeants européens de ne pas faire " trop peu, trop tard ", étant donné que la crise sanitaire pourrait engendrer une baisse de 15% du PIB de la zone euro cette année.
Myriam Ben Yahia
Publié le 30/04/20 12:58