Le géant italien ENI compte investir 8 milliards de dollars en Algérie, Libye et Égypte

L'Italie joue la carte nord-africaine pour sécuriser son avenir énergétique. Avec 8 milliards de dollars promis à l'Algérie, la Libye et l'Égypte, le pays renforce sa présence dans la région.

Le géant pétrolier italien ENI prévoit d'investir 8 milliards de dollars en Algérie au cours des prochaines années.

L'annonce a été faite par son PDG Claudio Descalzi lors du panel d'ouverture de la réunion annuelle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). " Nous avons renforcé nos infrastructures et devons désormais répondre à une demande intérieure en forte croissance ", a-t-il déclaré.  

Claudio Descalzi en a profité pour élargir la perspective, en révélant que des investissements équivalents – 8 milliards de dollars – sont également prévus en Libye et en Égypte.  

" La Méditerranée est une région stratégique et en constante évolution. Nous y sommes bien implantés en infrastructures, et l'Afrique du Nord regorge de ressources énergétiques ", a-t-il souligné.

Pour un axe stratégique Italie-Afrique du Nord

Pour concrétiser ses projets d'investissement, Claudio Descalzi estime que l'Italie doit renforcer ses liens avec l'Algérie et plus largement avec les pays d'Afrique du Nord. " Je suis optimiste, car je vois la région méditerranéenne comme un pôle dynamique et solide ", a-t-il déclaré..

Sur le terrain, les chiffres confirment cette dynamique : les importations de gaz naturel algérien vers l'Italie ont bondi de 31 % sur les deux premiers mois de 2025, comparé à la même période en 2024. Ainsi, l'Algérie s'impose désormais comme le premier fournisseur de gaz de l'Italie, dépassant la Russie dans un contexte de reconfiguration des flux énergétiques.

Présente dans 61 pays avec un chiffre d'affaires dépassant les 93 milliards d'euros, ENI est la première entreprise italienne par sa capitalisation boursière.

L'entreprise, qui occupe une place stratégique dans le paysage énergétique mondial, continue de parier sur l'Afrique du Nord pour sécuriser ses approvisionnements, à un moment où l'Algérie cherche à s'éloigner de la dépendance aux partenaires traditionnels comme la France, et ce,  tout en renforçant son rôle de fournisseur important pour l'Europe.

Jihen Mkehli

Publié le 16/04/25 08:43