Aux États-Unis, la Réserve fédérale doit composer avec une inflation qui refuse de ralentir et un marché de l'emploi qui montre des signes de fragilité.
L'inflation a atteint 2,9 % sur un an en août aux États-Unis, après 2,7 % en juillet, atteignant ainsi son niveau le plus élevé de l'année. Ce chiffre dépasse largement l'objectif généralement fixé par les banques centrales, autour de 2 %.
Selon le Bureau of Labor Statistics, l'agence statistique américaine, les prix ont progressé de 0,4 % sur un mois, tirés principalement par les produits alimentaires. Cette accélération, attendue par les économistes, confirme que l'économie américaine s'éloigne d'un scénario d'atterrissage en douceur, où la baisse de l'inflation accompagne le ralentissement de l'activité.
Les ménages commencent à ressentir ces effets dans leur quotidien, que ce soit au supermarché ou sur leurs factures d'énergie. Les prix des légumes, des fruits, de la viande et des œufs ont bondi de 0,6 % en un mois.
L'électricité reste chère (+0,2 % sur un mois, +6,2 % sur un an), le gaz recule légèrement mais affiche toujours une hausse annuelle de 13,8 %, tandis que les prix à la pompe diminuent de 6,6 % sur un an.
Un dilemme pour la Fed
La situation économique aux États-Unis se complique pour la Réserve fédérale (Fed), confrontée à une cassure de plus en plus nette entre un marché de l'emploi qui montre des signes de ralentissement et une inflation qui repart à la hausse.
Sous son double mandat, la Fed doit à la fois maintenir la stabilité des prix autour de 2 % et chercher à maximiser l'emploi.
Après avoir laissé ses taux directeurs inchangés entre 4,25 % et 4,50 % depuis le début de l'année, la Fed devrait entamer de nouvelles baisses la semaine prochaine. Cependant, les derniers chiffres de l'inflation réduisent la probabilité d'une baisse significative de 0,50 point de pourcentage, laissant plutôt entrevoir un ajustement plus modéré de 0,25 point.
Cette situation promet des débats houleux lors de la réunion de politique monétaire prévue les 16 et 17 septembre. Les analystes suivront de près les décisions de la Fed, conscients que chaque mouvement aura des répercussions directes sur la consommation, l'investissement et, plus largement, sur la trajectoire de l'économie américaine dans les mois à venir.
Jihen Mkehli
Publié le 15/09/25 07:36