Le marché pétrolier plonge plus profondément dans la tourmente suite à un violent choc de l'offre et de la demande enduit par la propagation du Corona Virus. L'activité économique étant perturbée, les prix du pétrole brut ont baissé lors des premières négociations de lundi, malgré l'abaissement à près de zéro du taux d'intérêt de référence de la Réserve fédérale américaine, lors de la deuxième réunion d'urgence qu'elle a tenue en un mois pour soutenir l'économie. L'indice de référence internationale, Brent, s'échangeait à 32,11 dollars le baril à 06h40 GMT lundi, soit en baisse de 5,1% après avoir clôturé vendredi à 33,85 dollars le baril.
Dans une atmosphère globale baissière, les contrats à terme ont chuté de 25% la semaine dernière, soit la plus forte décote depuis décembre 2008. Le West Texas Intermediate (WTI) a glissé de 2,1% à 31,05 dollars sur la bourse spécialisée dans l'énergie et les métaux, la New York Mercantile Exchange, après avoir chuté auparavant à 29,75 dollars.
Ces mouvements ont fait suite à une séance folle pour les actions mondiales, qui ont atteint des creux après la baisse d'urgence de 1% du taux directeur de la Réserve fédérale. Pour l'heure, aucune mesure de baisse de taux prise par les différentes Banques centrale ne rassure les agents économiques.
Les prix continuent également à décroître suite à l'engagement de l'Arabie saoudite d'augmenter substantiellement sa production quotidienne de pétrole brut dans le cadre de l'escalade de la guerre des prix avec la Russie. L'inondation du marché pétrolier par le biais d'une forte production s'inscrit dans la course que l'Arabie Saoudite et la Russie mènent afin de gagner plus de parts de marché suite à l'échec d'un accord de réduction de la production de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) au début du mois.
Les négociants en pétrole, les consultants ainsi que les gestionnaires de fonds spéculatifs revoient à la baisse leurs estimations de la demande mondiale de pétrole. L'inquiétude du marché réside en la contraction de la demande mondiale de pétrole qui s'élève, pour l'instant et en moyenne, à 100 millions de barils par jour. L'agence de notation de crédit Fitch a déclaré qu'une vague de déclassements souverains pourrait se produire si les prix du pétrole restaient à des niveaux bas.
M.B.Y
Publié le 16/03/20 13:34