Le pétrole mondial bat des records de production, mais des excédents menacent de freiner la hausse des prix.
En août, la production mondiale de pétrole a atteint un niveau record, selon le dernier rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
L'organisme précise que " l'approvisionnement mondial en pétrole a légèrement augmenté pour atteindre un record de 106,9 millions de barils par jour (mb/j) ".
Cette hausse s'explique notamment par le relâchement des coupes de production de l'OPEP+ et par une production des pays hors OPEP+ " proche de ses sommets historiques ", souligne l'AIE.
Selon le rapport, la production d'or noir devrait progresser de 2,7 mb/j cette année, pour atteindre en moyenne 105,8 mb/j, et de 2,1 mb/j en 2026, atteignant 107,9 mb/j. L'AIE ajuste chaque mois ses prévisions en fonction de l'évolution de la demande et de l'offre mondiale.
Pour sa part, l'OPEP+ devrait augmenter son offre de 1,3 mb/j en 2025 et de 1 mb/j en 2026, des niveaux comparables à ceux des pays producteurs non membres de l'organisation.
Une Demande stable et une offre abondante
La demande mondiale de pétrole, elle, reste " largement inchangée ", avec une croissance attendue d'environ 700 000 barils par jour en 2025 et 2026. En conséquence, l'AIE estime que la consommation atteindra en moyenne 103,8 millions de barils par jour en 2025, pour progresser à 104,5 mb/j en 2026, contre 103,1 mb/j en 2024.
L'Agence souligne que la demande de carburéacteur pour l'aviation devrait retrouver son niveau d'avant la pandémie au cours de l'été 2026 dans l'hémisphère nord. Cependant, " le sentiment des investisseurs à l'égard du pétrole reste fortement baissier, car la perspective d'une offre excédentaire imminente freine tout élan haussier sur les prix ", précise l'AIE.
Le marché craint en effet un excédent de production alors que l'OPEP+ a relevé ses quotas depuis avril. Dimanche dernier, l'organisation a annoncé de nouvelles hausses de production pour octobre, impliquant Riyad, Moscou et six autres pays membres.
Et comme conséquence directe, le prix de référence du Brent a reculé en août, s'établissant en moyenne à 67 dollars le baril, soit 2 dollars de moins qu'en juillet.
Jihen Mkehli
Publié le 11/09/25 12:59