La livre libanaise bat un nouveau record historique

La livre libanaise a atteint jeudi un plus bas historique sur le marché noir où elle s'échange à 25.000 livres pour un dollar. La chute libre intervient alors que la politique de levée totale des subventions sur le carburant et les produits pharmaceutiques arrive bientôt à terme.

Étant donné que les réserves de dollars de la Banque du Liban ne suffisent plus à subventionner les importations de ces biens essentiels, la demande de billets verts sur le marché parallèle se renforce accélérant la chute de la monnaie libanaise.

Depuis le 10 novembre, les importateurs de carburants doivent garantir 10% de leurs commandes en se tournant vers le marché noir pour se procurer des dollars frais. Il s'agit de montants libellés en dollars américains en espèces ou reçus par virement bancaire international. Le reste du paiement des commandes est fourni par la Banque du Liban à un taux de 19.500 livres.

En ce qui concerne les importateurs de produits pharmaceutiques, ils s'acquittent de la moitié du paiement des commandes de lait pour enfants en dollars frais. Les importations de médicaments contre les maladies chroniques, 65% du paiement doit se faire en dollars frais.

En se négociant à 25.000 pour un dollar, la livre libanaise se négocie à près de dix-sept fois moins que sa valeur de référence officielle, établie par la Banque du Liban, à 1.507. Le pouvoir d'achat des Libanais s'érode puisque le salaire mensuel minimum, qui est de 675.000 livres, ne vaut désormais que 27 dollars. Faire le plein de carburant coûte actuellement plus que le salaire mensuel minimum.

La Banque mondiale alerte sur la pauvreté galopante dans l'ancienne Suisse de l'Orient et estime qu'il faudra près de deux décennies au pays pour retrouver son Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant d'avant crise.

Depuis le début de la semaine, la devise libanaise s'est dépréciée de 8% ramenant sa chute à 94% en deux ans de crise systémique.

Mariem Ben Yahia

Publié le 26/11/21 10:54