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Par Moez Hadidane
Tera Finances
L'exécution du budget de l'État au terme des huit premiers mois de l'année 2022, soit au bout des deux tiers de l'année, dévoile une amélioration des recettes fiscales de 19% à 22.835 millions de dinars, soit un taux de réalisation de 65% de l'objectif annuel fixé dans la Loi de Finances (LF) 2022.
Les recettes fiscales ont été dopées par les impôts indirects, en hausse de 22,5% (contre +15,8% programmé dans la LF2022) et accessoirement par les impôts directs de 13,3% (contre +14,9% prévu pour toute l'année 2022).
Les recettes non fiscales ont évolué au rythme ralenti de 7% à 1.241 millions de dinars, soit 45% de l'objectif annuel. Toute les participations de l'État dans les établissements et entreprises publics n'ont rapporté au budget (sous forme de bénéfices distribués) que 496,5 millions de dinars, dont 360,7 millions de dinars relatifs aux bénéfices 2021 de la BCT revenant à l'Etat.
Au total, les ressources propres du budget de l'État (hors dons et confiscations) ont totalisé 24.075 millions de dinars en progression de 18% et représentent 64% de l'objectif annuel LF2022.
Les dépenses de fonctionnement (avant intérêts de la dette publique) ont augmenté à un rythme moins élevé que les recettes (+13%) à 24.054 millions de dinars, soit un taux de réalisation de 56% de l'objectif annuel.
La hausse de 13% des dépenses de fonctionnement reflète, d'un côté, une baisse des dépenses d'investissement de 6% à 2.259 millions de dinars, contre, d'un autre côté, une augmentation des salaires de la fonction publique de 5% à 14 milliards de dinars, des dépenses de gestion de 4% à 831 millions de dinars, des interventions et transferts autres que la compensation de 10% à 2.789 millions de dinars et des dépenses de compensation de 107% à 4.166 millions de dinars, soit 57% de l'objectif annuel.
Les 4.166 millions de dinars de dépenses de compensation se répartissent entre 1.646 millions de dinars pour les produits de base (44% du budget LF2022), 2.075 millions de dinars (72% du budget LF2022) pour les carburants et 444 millions de dinars (74%) pour le transport public.
L'État a mobilisé plus de 2 milliards de dinars au titre de la compensation en deux mois
Comparé à l'exécution du budget au mois de juin 2022, l'État a dépensé sur les mois de juillet et août, une enveloppe supplémentaire de 2.054 millions de dinars au titre de la compensation dont 1.246 millions de dinars à l'ordre des produits alimentaires de base et 660 millions de dinars pour les carburants.
Avant intérêts de la dette, le solde budgétaire est quasiment équilibré
Au final, le déficit primaire (solde budgétaire avant intérêts de la dette) ressort positif de 21 millions de dinars contre un solde négatif de 820 millions de dinars à fin aout 2021.
Les intérêts de la dette publique ont totalisé 3 045 millions de dinars en hausse de 19% par rapport à leur niveau à la même période de l'année précédente et représentent 70% du montant budgétisé pour 2022.
A fin août, le déficit budgétaire ressort à 32% du déficit annuel projeté
En aboutissement le déficit budgétaire ressort à 3.024 millions de dinars, contre 3.388 millions de dinars aux huit premiers mois de 2021, soit une atténuation de 11% et représente seulement 32% du déficit budgétaire programmé dans le LF2022 (9.308 millions de dinars).
Tenant compte des recettes sous forme de dons de 936,3 millions de dinars (contre 44,3 millions de dinars à fin août 2021), le déficit budgétaire après dons et confiscation se réduit à 2.087 millions de dinars, contre 3.293 millions de dinars aux huit premiers mois de 2021.
Par ailleurs, l'État a déboursé au titre du remboursement du principal de la dette, un montant de 7.285 millions de dinars (y compris les dépenses de prêts et avances du trésor) contre 8.831 millions de dinars à la même période l'année 2021, et représentent 72% du montant planifié pour l'ensemble de l'année 2022, soit 10.125 millions de dinars.
Les autres ressources de trésorerie (constituées principalement par les levées nettes de BTC 13 et 26 semaines, recouvrement principal prêts du trésor et divers ressources de trésorerie) ont affiché un montant négatif de 1.926 millions de dinars.
L'agrégation du déficit budgétaire après dons et confiscations et le remboursement du principal de la dette nette des autres ressources de trésorerie aboutit à un besoin de financement de 11.298 millions de dinars (19.983 millions de dinars programmés sur l'ensemble de l'année 2022).
Tarissement depuis juin 2022 des ressources d'emprunts extérieurs
Ce besoin a été comblé au niveau des emprunts intérieurs de 5.139 millions de dinars (70% du montant annuel programmé) et des emprunts extérieurs de 6.160 millions de dinars (49% du montant annuel planifié).
Les emprunts extérieurs de 6.160 millions de dinars mobilisés durant les huit premiers mois de l'année 2022, proviennent principalement des tirages budgétisés à hauteur de 4.879 millions de dinars, des Emprunts Extérieurs Affectés aux projets de l'État à raison de 1.088 millions de dinars et des Prêts Extérieurs Rétrocédés aux Entreprises Publiques de l'ordre de 191,7 millions de dinars.
Sur les 4.879 millions de dinars de tirages budgétisés, Afreximbank a assuré 42,8%, suivie de l'UE qui a drainé 19,8% et l'Algérie qui a contribué à hauteur de 17,7%. Le graphique suivant dévoile en détail les bailleurs de fonds au profit de l'appui budgétaire de l'Etat aux huit premier mois de l'année 2022.
Au niveau des emprunts intérieurs, l'État a mobilisé jusqu'au mois d'août 2022, une enveloppe de 5.139 millions de dinars dont principalement 2.760 millions de dinars sous forme de BTC 52 semaines, 1.193 millions de dinars par emprunt national (tranche 1 et 2) et 844,8 millions de dinars en BTA.
Publié le 21/11/22 16:15
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