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Si ce compromis apporte un souffle de stabilité pour certains secteurs clés, plusieurs points restent encore flous, ce qui ne plaît pas à toutes les parties.
À quelques jours du 1er août, les États-Unis et l'Union européenne sont parvenus à un accord de dernière minute sur le dossier des droits de douane.
Le compromis est une taxe à l'importation plafonnée à 15 %, assortie d'exemptions ciblées pour plusieurs secteurs jugés stratégiques pour l'économie européenne.
C'est la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a mené les négociations côté européen. Elle est parvenue à arracher cet accord avec le président américain à moins d'une semaine de l'échéance.
"Le plus grand accord commercial jamais conclu", a déclaré le président américain. De son côté, von der Leyen a salué un "bon accord", qui permettrait d'apporter "de la stabilité et de la prévisibilité" des deux côtés de l'Atlantique.
Parmi les secteurs les plus concernés figure l'industrie automobile, lourdement affectée depuis mars par des surtaxes de 25 %. L'accord prévoit une baisse à 15 %, un soulagement pour les grands constructeurs européens. Et plusieurs produits stratégiques vont bénéficier d'une levée réciproque des barrières tarifaires, notamment dans les domaines aéronautique, des semi-conducteurs, des matières premières critiques, ainsi que certains produits chimiques et filières agricoles.
Mais si le compromis entre les deux parties apaise les tensions les plus urgentes, tout est loin d'être réglé. Certains secteurs clés restent dans l'expectative, à commencer par les producteurs de vins et spiritueux, laissés pour compte dans ce premier round de négociations. "Les discussions se poursuivent", a sobrement indiqué Ursula von der Leyen.
Selon les premières estimations, les entreprises européennes pourraient importer jusqu'à 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains (gaz naturel liquéfié, combustibles nucléaires, pétrole) d'ici trois ans.
"C'est une solution de court terme, déséquilibrée, dictée par l'urgence", a regretté Paris, qui craint une perte de souveraineté énergétique et un affaiblissement de l'industrie verte européenne. La France ne cache pas son malaise face à un accord largement taillé sur mesure pour les intérêts américains.
Il faut dire que la menace d'une guerre commerciale n'était pas qu'un levier rhétorique. Le 24 juillet, l'Union européenne avait validé une série de mesures de rétorsion évaluées à 93 milliards d'euros, visant une série de produits américains, en réponse aux hausses tarifaires annoncées par Washington. Leur entrée en vigueur était programmée pour le 7 août. Elles resteront finalement gelées, pour le moment..
Jihen Mkehli
Publié le 30/07/25 07:22
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