L'accord entre Sonatrach et ENI porte sur un contrat de partage de production d'une valeur de 1,35 milliard de dollars, signé pour une durée de 30 ans.
La compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach et le groupe italien ENI ont signé, le 7 juillet à Alger, un contrat de partage de production d'hydrocarbures.
Avec un montant total de 1,35 milliard de dollars (environ 1,15 milliard d'euros), l'accord porte sur le périmètre de Zemoul El-Kbar, dans le bassin de Berkine, à quelque 300 kilomètres à l'est de Hassi Messaoud. Il s'étendra sur une période initiale de 30 ans, avec une possibilité de prolongation de dix années supplémentaires.
Sur ce montant, 110 millions de dollars seront consacrés à des investissements de recherche et d'exploration. Le contrat prévoit également une phase d'exploration de sept ans, avec des objectifs précis en matière de développement du potentiel énergétique du site.
Pour Sonatrach, cet accord représente " une étape qualitative ". Il permettra d'introduire des technologies innovantes et des solutions numériques avancées afin d'optimiser le rendement des puits et d'améliorer la récupération des réserves existantes, a souligné le PDG du groupe, Rachid Hachichi.
Pour un axe stratégique Italie-Afrique du Nord
Présente en Algérie depuis 1981, ENI renforce ses liens avec Sonatrach, notamment à travers la gestion conjointe du gazoduc TransMed qui relie l'Algérie à l'Italie via la Tunisie.
Avant la guerre en Ukraine, près de 95 % du gaz consommé par l'Italie était importé, dont environ 40 % provenaient de la Russie. Face à cette dépendance jugée stratégique, Rome a réorienté sa politique énergétique vers l'Afrique du Nord, surtout l'Algérie, son deuxième fournisseur historique, aujourd'hui premier exportateur africain de gaz naturel et 7e au rang mondial.
En mars dernier, ENI avait annoncé qu'il envisageait d'investir pas moins de 8 milliards de dollars en Algérie dans les années à venir. L'Algérie, mais aussi l'Égypte et la Libye, figurent désormais dans la nouvelle stratégie énergétique du géant italien, désireux de renforcer ses positions dans une région qu'il qualifie de " prioritaire ".
Il est à noter que ce rapprochement s'inscrit dans la continuité d'un accord stratégique conclu en juillet 2022 entre Alger et Rome. Plusieurs contrats avaient alors été signés, dont un contrat majeur de partage de production pétrolière et gazière d'un montant de 4 milliards de dollars, conclu avec ENI et d'autres groupes énergétiques.
Jihen Mkehli
Publié le 09/07/25 08:25