Devenue en 2024 le premier partenaire africain de la Russie avec plus de 9 milliards de dollars d'échanges, l'Égypte concentre désormais une part essentielle des ambitions économiques russes sur le continent.
La Russie a officiellement désigné l'Égypte comme son principal partenaire commercial et économique en Afrique.
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les échanges bilatéraux ont franchi la barre des 9 milliards de dollars en 2024, un record qui place Le Caire en tête des partenaires africains de Moscou.
Cette coopération concerne plusieurs secteurs : l'énergie, avec des accords dans le domaine nucléaire civil et le pétrole, l'agriculture, où la Russie fournit une part importante des importations égyptiennes de blé, et le tourisme, l'Égypte restant l'une des principales destinations des voyageurs russes.
Symbole de ce rapprochement, la Russie a annoncé en juin l'ouverture prochaine d'un consulat à Charm el-Cheikh, station balnéaire phare de la mer Rouge. Une implantation qui devrait faciliter les démarches pour les milliers de touristes russes qui affluent chaque année en Égypte, tout en consolidant la présence diplomatique et stratégique du pays dans la région.
L'agriculture et le nucléaire, piliers du partenariat russo-égyptien
L'agriculture est devenue un pilier essentiel du commerce bilatéral. En 2024, les exportations agricoles russes vers l'Afrique ont progressé de 19 %, pour atteindre plus de 7 milliards de dollars.
L'Égypte s'impose comme le premier client du Kremlin sur le continent, absorbant à elle seule la plus grande part de ces ventes, avec une hausse notable de 21 % des importations de produits agricoles russes en un an.
Mais le partenariat ne se limite pas à l'agroalimentaire. Sur les rives de la Méditerranée, à El-Dabaa, se construit la première centrale nucléaire égyptienne, un projet stratégique confié à la société publique russe Rosatom. Lancé en 2022, ce projet symbolise un investissement à long terme des deux pays.
Il doit renforcer la capacité énergétique de l'Égypte, diversifier son mix électrique dominé par le gaz et consolider l'influence de la Russie dans les grandes infrastructures nationales.
Jihen Mkehli
Publié le 28/08/25 12:50