![]() |
http://www.fedconstruction.fr/sites/default/files/actualites_image/secteur-du-btp-quid-de-lemploi-et-de-la-croissance-debut-2016.jpg" alt="" width="451" height="270" />
Afin d’attirer l'attention sur la gravité de la situation économique actuelle et ses retombées sur le secteur du bâtiment en Tunisie, la Fédération Nationale du Bâtiment a organisé une conférence de presse au siège de l'UTICA au cours de laquelle les participants se sont aperçus de l'indispensabilité de mettre en place des mesures d’intervention afin de revivifier ce secteur laissé à l'agonie.
En fait, le secteur du bâtiment miroite la performance économique nationale, en termes d’amélioration des conditions de vie, de développement du cycle de l'investissement et de création d’emploi. Le poids du secteur se lit dans les chiffres. À lui seul, le bâtiment, présente un volume d’investissement de l’ordre de 814 millions de dinars, génère une valeur ajoutée de 1,146 milliard de dinars, soit près de 4,4% du PIB et réalise 300 millions de dinars d'engagements à l'export.
En revanche, ce secteur souffre de multiples problèmes qui se sont aggravés par un contexte économique difficile caractérisé par la baisse continue du taux de croissance, l’attentisme des investisseurs et le creusement du déficit budgétaire .
« Le secteur du bâtiment est le principal fournisseur de matières premières pour les travaux d'infrastructure et pour la construction des bâtiments publics et privés », a tenu à rappeler le président de la Fédération, M. Brahim Nabli, en précisant que ce secteur comprend 450 sociétés structurées et 150 sociétés non structurées, offrant 40 mille postes d’emploi directs et 450 mille postes indirects.
M. Nabli a affirmé que le secteur du bâtiment connait des pénuries chroniques de main-d’œuvre qualifiée, à laquelle s’ajoutent des problèmes d’ordre structurel à savoir la levée de la subvention sur la consommation d’énergie, les pressions syndicales , les augmentations salariales successives et la hausse des prix de l’immobilier.
« Ce secteur vit une crise sans précédent », a corroboré le vice président de la FNB, M. Mohamed Ali Lakhdher, en insistant sur l’importance de renforcer le contrôle douanier des produits importés et la lutte contre l’importation informelle.
M.Lakhdher a appelé l’Etat à activer les articles 18, 19 et 20 de l’accord de libre échange entre les Etats de l’association européenne de libre-échange et la Tunisie portant sur les mesures d’urgence qui doivent être prises au cas où les importations provoquent ou risquent de causer un préjudice grave aux producteurs nationaux de produits similaires.
De son coté, le représentant de la Chambre d’articles sanitaires relevant de la FNB, M. Kamel Mansour, a invité à rationaliser les importations des produits finis qui se sont multipliées par trois depuis le début de l’année 2017. M. Mansour a critiqué l’exonération des produits sanitaires finis importés de taxes douanières contre l’imposition d’une taxe de 5% sur l’importation des matières premières nécessaires à la fabrication de produits similaires.
Il a ajouté que les industriels nationaux rencontrent un problème de commercialisation de leurs produits en précisant que le stock dépasse actuellement les 100 millions de dinars.
Marwa Souissi