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Le Libyan Audit Bureau épingle les sociétés libyennes opérant en Tunis

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Posté le 29/11/2023 10:02:32
Histoire très simple.. mauvaise gestion et surtout des manipulations, commissions, rétrocommissions... ca doit etre pourri à l'intérieur!
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Posté le 29/11/2023 10:02:32

LAFICO Tunisie et LAICO Tunisie accumulent les pertes depuis des années et sont loin d'être des modèles de bonne gouvernance.

 

Le Libyan Audit Bureau (LAB), la Cour des comptes libyennes, a publié le 25 octobre 2023 son rapport annuel pour 2022. Rares sont les organismes et les entreprises publics qui en sortent indemnes.

C'est en particulier le cas pour les entreprises libyennes opérant en Tunisie, regroupées pour la plupart sont les enseignes de la Libyan Arab Foreign Investment Company (LAFICO) et de la Libyan African Investment Company (LAICO). Les deux entités sont épinglées pour de nombreuses défaillances et manquements aux règles de bonne gestion.

LAFICO est la plus anciennement implantée en Tunisie. Sa branche tunisienne a été créée le 1er janvier 1989. Selon le rapport du Libyan Audit Bureau, LAFICO Tunisie enregistre des pertes depuis 2013. Les pertes reportées ont atteint 19,8 millions de dollars au 31 décembre 2020, dont 2,5 millions de dollars durant la seule année 2020. A la même date, les actifs de LAFICO Tunisie étaient en baisse 9,5% à 23,9 millions de dinars.

En raison des pertes accumulées au cours de ces années, la société est confrontée à un manque de liquidités et doit être financée par LAFICO Tripoli –à hauteur de 1,2 million de dollars pour couvrir ses frais administratifs en 2020.

LAFICO Tunisie a des participations dans 11 sociétés –toutes en Tunisie, à l'exception d'une à Chypre-, totalisant 34,5 millions de dollars. La plupart d'entre elles enregistrent des pertes et ne distribuent plus de dividendes. Certaines n'en ont même servi depuis l'entrée de la LAFICO Tunisie dans leur capital et doivent même être renflouées par certaines dernières pour assumer leurs dépenses quotidiennes.

Ces sociétés sont aussi endettées et, de surcroît n'ont pas été en mesure de rembourser leurs dettes, ce qui a contrait LAFICO Tunisie à injecter 3,5 millions de dollars pour les racheter.

Tout cela a valu à LAFICO Tunisie le reproche de la Cour des comptes libyennes de ne pas avoir de "politique d'investissement claire et construite sur des bases scientifiques et "d'entrer dans des projets pour lesquels elle n'a pas la compétence pour les diriger, comme le projet Promochimica qui avait besoin d'un besoin pour le diriger et obtenir des autorités tunisiennes les autorisations nécessaires pour vendre ses produits sur le marché local et l'exporter".

La LAICO Tunisie a été créée en 2008 – soit près de 20 ans après la LAFICO Tunisie-, avec un capital de 180 millions de dollars. Elle a des participations et deux sociétés filiales : la Société du Tourisme et des Congrès (STC) et la Société d'Etudes et de Réalisations Touristiques (SERT).

Comme pour LAFICO Tunisie, la plupart des sociétés dans lesquelles LAICO Tunisie détient des participations perdent de l'argent depuis quelques années.

Le Libyan Audit Bureau blâme les directions successives de la SERT –qui possède un hôtel 4 étoiles, un centre commercial et un centre de thalassothérapie à Djerba- de s'être contentées de viser un seul des objectifs de la société, à savoir acheter un hôtel et l'utiliser pour réaliser des bénéfices et de l'avoir finalement mal géré, " d'où la détérioration de la société et les pertes accumulées ".

La Société du Tourisme et des Congrès est, elle, confrontée à un problème différent. Elle est embourbée depuis sept ans –avec une facture de 130 millions de dinars- dans le chantier de l'entretien de l'Hôtel du Lac dans le centre de Tunis, qu'elle avait racheté en 2010 pour 17,5 millions de dinars.

Comment la STC s'est elle trouvée enlisée dans ce bourbier ? D'après le Libyan Audit Bureau, pour une raison toute bête : elle a mal négocié les termes du contrat la liant à la société chargée d'exécuter ce chantier faute d'avoir parmi ses employés quelqu'un qui maîtrise la langue française.

Moncef MAHROUG


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