 Voir tous les sujets
|
Depuis le discours du Président de la république Kais SAIED, prononcé le 22 février 23 à l'occasion de la tenue de la réunion du Conseil de sécurité nationale, consacrée aux mesures urgentes à prendre contre les immigrants clandestins en provenance des pays de l'Afrique Subsaharienne, une polémique de plus est venue surgir en Tunisie sur la situation et le nombre de ces immigrants.
Les chiffres officiels les plus récents sur le nombre des résidents étrangers en Tunisie (qui résident en Tunisie depuis six mois et plus, ou comptent rester plus que six mois, indépendamment de sa situation de résidence, régulière ou non régulière) ont été publiés depuis un peu plus d'un an (décembre 2021) par l'Institut National de la Statistique (INS), dans un rapport présentant les principaux résultats de la première enquête sur la migration internationale entreprise en Tunisie.
Ce rapport dresse un état des lieux des phénomènes migratoires, du point de vue du territoire tunisien, au moment de l'enquête entre juillet-2020 et mars-2021. En effet, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, sur une population totale de 11.708.370 habitants estimée en janvier 2020, le nombre des étrangers originaires de pays d'Afrique (hors pays du Maghreb) ne représente qu'une proportion de 0,18% de la population tunisienne, soit 21.466 personnes.
Tandis que le nombre total des étrangers résidant en Tunisie (58.990 individus) représente une proportion de 0,5% de l'ensemble de la population tunisienne. En comparaison avec le recensement de 2014, l'effectif de la population étrangère résidente en Tunisie a enregistré un accroissement absolu d'environ 6.000 étrangers, soit un taux d'accroissement global de 11,4% depuis 2014 contre un taux de 6,2% pour la population résidente totale.
La population étrangère résidante en Tunisie est caractérisée par une forte concentration géographique. Elle est installée, en grande partie, dans deux régions tunisiennes : le Grand Tunis (50,2%) et le Centre-est (27,7%). Les régions du Sud et du Nord-est enregistrent des proportions moins importantes, respectivement 7,3% et 5,5%.
Les régions de l'Ouest du pays (le Nord-ouest et le Centre-ouest), frontalières avec l'Algérie, seraient moins attractives pour les étrangers. Ces dernières enregistrent les proportions les plus faibles : les immigrés résidents dans ces deux régions représentent 9,4% de la population étrangère résidente et sont à 56,8% de nationalité algérienne.
Répartition de la population étrangère totale en Tunisie selon les régions de résidence
| Région | Effectif estimé | Pourcentage |
| Grand Tunis | 29.641 | 50,2 % |
| Centre-est | 16.337 | 27,7 % |
| Nord-ouest et Centre-ouest | 5.517 | 9,4 % |
| Nord-est | 4.279 | 7,3 % |
| Sud | 3.216 | 5,5 % |
| Total | 58.990 | 100 % |
Structure des étrangers selon la nationalité
Le rapport de l'INS, près des trois quarts des étrangers sont originaires de pays d'Afrique, dont la moitié sont issus des pays du Maghreb (l'autre moitié provenant des autres pays d'Afrique, principalement sub-saharienne), 18,5% sont originaires des pays d'Europe, 6,5% du Moyen-Orient et enfin 1,6% proviennent d'autre pays du monde.
Au moment de l'enquête, le nombre des ressortissants de certains pays a diminué par rapport à leur nombre enregistré à l'occasion du RGPH 2014, notamment, celui relatif à la communauté européenne qui est passée de 15.000 à près de 11.000 individus. Ceci pourrait être expliqué par la situation pandémique critique à laquelle la Tunisie faisait face au moment de l'enquête (juillet 2020 – mars 2021) : la pandémie aurait poussé certains immigrés à quitter le pays, en particulier les européens dont le statut de résidence facilite la mobilité.
Répartition des étrangers résidents en Tunisie par région de provenance
| Région | Effectif estimé | Pourcentage |
| Maghreb Arabe | 21.818 | 37 % |
| Autres pays africains | 21.466 | 36,4 % |
| Moyen-Orient | 3.861 | 6,5 % |
| Pays européens | 10.927 | 18,5 % |
| Autres pays | 918 | 1,6 % |
| Total | 58.990 | 100 % |
En contrepartie, le nombre des ressortissants africains, hors pays du Maghreb, a fortement augmenté depuis 2014. Il est ainsi passé de 7.200 à 21.466 individus. Les ivoiriens qui en représentent le tiers, y sont la nationalité la plus nombreuse, suivis par les ressortissants de la République Démocratique du Congo, de la Guinée et du Mali, qui comptent chacun pour un dixième environ de l'ensemble des africains hors maghrébins.
O.E.O
