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Crise des cigarettes : Comment en est-on arrivé là ?

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Posté le 09/06/2021 16:35:17
ainsi vous brulez les devises que vous envoient les immigrés.
et vous les gaspillez à importer des produits inutiles: bananes, whiskey, ... aliments pour chiens !!!
ajoutez les riches qui prennent ces devises pour les dépenser à l'étranger.
moi, j'ai pris ma décision: je n'envoie plus mes dollars.
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Posté le 07/06/2021 13:07:38
Le chiffre d affaire de la contre bande du marlboro en algerie dépasse celui de coca cola depuis des décennies. On y est probablement arrivé avec quelques années de retard. les profits du réseau sont très importants et beaucoup de gens en profitent. tout le monde sait comment on se sucre des entreprises étatiques et du coup l'enfoncer très bas. Celui qui a écrit cet article ne fait que justifier son salaire. il est très gentil.
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Posté le 07/06/2021 13:13:23
Cette semaine l'RNTA donne pour le grand tunis 50 merit 100 gold 50 marlboro et 100 touche ..... Faite La Division Sur 7 Jours De Travail Pour Avoir Une Idée Sur La Disponiblité (exemple : Merit Envron 7 Paquets/jour Dispo Chez Le Buraliste !!!!!!!! )
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Posté le 07/06/2021 13:13:23

La crise des cigarettes a ramené au cœur du débat les grandes questions sur le dispositif d'approvisionnement du marché en cigarettes locales et étrangères. Bien que les raisons de la pénurie de celles-ci et la hausse vertigineuse de leurs prix soient bien claires et dénoncées depuis de nombreuses années, les enjeux politiques de ces questions leur ont donné souvent un tour nuisible.

Comment en sommes-nous arrivés là ? La réponse semble pourtant simple : en empêchant les prix des cigarettes de croître normalement. L'impact à court terme était de maintenir le prix d'un paquet plus bas que ce qu'il devrait être (conséquence d'une volonté politique pour éviter les tensions sociales). L'impact à long terme, nous commençons à le vivre, est cependant bien plus grave que ce que des augmentations raisonnables auraient comme conséquence. Preuve en est avec les prix exorbitants auxquels se vendent actuellement les paquets de cigarettes, de surcroît en pénurie et sans que l'Etat ne puisse en profiter fiscalement, et la situation financière précaire dans laquelle se trouve la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA).

La situation difficile que connaît l'entreprise publique possédant le monopole pour la fabrication et la commercialisation du tabac en Tunisie, a incontestablement modifié l'équilibre des mécanismes classiques de l'offre et de la demande. Alors que la consommation annuelle des cigarettes est estimée à environ 1 milliard de paquets, toutes marques confondues (locales et étrangères), le marché officiel ne fournit que 700 millions de paquets par an, le reliquat étant assuré par le marché parallèle, soit 30% de la consommation globale.

Le seul distributeur officiel du tabac en Tunisie souffre des pertes cumulées sur ces dernières années (300 millions de dinars à fin 2018) durant lesquelles les " petites " augmentations des prix de vente décidées par le ministère des Finances n'ont pas pu compenser l'envolée des coûts d'exploitation sous l'effet, essentiellement, de la détérioration du dinar tunisien vis-à-vis des principales devises étrangères, en l'occurrence l'euro et le dollar. Les conséquences de cette situation ont été très lourdes sur le niveau d'endettement de l'entreprise (272 millions de dinars à fin 2018) et donc sur sa capacité de production afin de répondre aux besoins du marché.

L'Etat subventionne les cigarettes étrangères, une aberration !

D'autre part, en raison du faible rythme d'augmentation des prix de vente et de la forte détérioration du taux de change du dinar, la RNTA dégage depuis quelques années une marge négative sur la vente des cigarettes étrangères, c'est-à-dire qu'elle les vend à perte. Rien qu'en 2017 (derniers chiffres officiels disponibles), la marge ressort négative de près de 28 millions de dinars. Autrement dit, l'Etat subventionne les cigarettes étrangères. Du jamais vu au monde.

Face à l'insistance des autorités de ne pas procéder aux augmentations nécessaires des prix pour pallier les pertes, la RNTA se trouve désormais incapable d'assurer l'importation des quantités suffisantes pour répondre aux besoins des consommateurs. D'où les pénuries récurrentes des cigarettes étrangères sur le marché.

Nous pouvons, par ailleurs, écouter des déclarations et lire plusieurs journaux diffuser des titres qui laissent entendre qu'une grande partie du manque à gagner pour la RNTA résulte du fait que plusieurs citoyens préfèrent se rabattre sur les cigarettes contrefaites provenant d'autres horizons, mais en réalité c'est la pénurie qui pousse les fumeurs tunisiens à acheter des cigarettes contrefaites pour satisfaire leur besoin, même à des prix exorbitants.

Aggravée par la récente grève de plus d'un mois, observée par les employés des recettes des finances qui monopolisent les voies d'approvisionnement officielles des vendeurs de cigarettes, la pénurie des cigarettes a fait augmenter les prix d'au moins 40%. Le prix du paquet " 20 mars " est passé à 5 dinars, contre un prix de vente officiel de 3,500 dinars, tandis que le prix d'un paquet de cigarettes importées varie entre 10 et 12 dinars alors que son prix de vente public est fixé à 7,300 dinars par le ministère des Finances.

Autoriser les grandes surfaces à vendre les cigarettes pour réduire la taille du marché parallèle !

Une grande partie des problèmes de la RNTA réside au niveau de la distribution. Des canaux bien organisés comme les grandes surfaces permettraient d'augmenter la production et par conséquence la profitabilité de la société.

C'est dans cette logique que l'Etat a autorisé officiellement, en avril dernier, les grandes surfaces à vendre les cigarettes au public dans le cadre de contrats conclus avec la RNTA et la MTK (manufacture des tabacs de Kairouan) qui fixent les conditions de ventes, les quantités et le transport tout en respectant les prix de vente au public.

Cette décision va économiquement dans le bon sens et profite, sans doute, au consommateur final. Mais son application reste tributaire de la réunion de plusieurs facteurs. D'ailleurs, au jour d'aujourd'hui, aucun paquet n'est vendu par les grandes surfaces, faute de disponibilité des cigarettes, certes, mais pas seulement. C'est pour cela que certains pensent qu'il vaut mieux libéraliser le secteur au lieu d'autoriser les grandes surfaces à vendre les cigarettes.

Quid des recettes fiscales ?

Le secteur du tabac en Tunisie c'est 2.500 tabaculteurs rattachés à 12 centres de culture, plus de 15.800 débitants couvrant toute la Tunisie et 1,2 milliard de dinars de recettes fiscales en 2020. Cependant, les experts estiment que pas moins d'un milliard de dinars échappe aux recettes de l'Etat chaque année à cause du marché parallèle.

Malgré l'ampleur de ce manque à gagner, l'Etat semble se contenter d'empocher ses recettes sans chercher à les croitre pour des raisons souvent politiques. Pourtant, une libéralisation conditionnée du marché permettrait de drainer plusieurs dizaines de millions de dinars supplémentaire à la caisse de l'Etat chaque année.

L'Egypte, par exemple, a lancé en avril dernier un appel d'offres international pour le choix d'une entreprise étrangère afin de produire 5 milliards de paquets de cigarettes annuellement pendant dix ans et ce, dans le cadre d'une libéralisation partielle de la production des cigarettes. Parmi les conditions imposées, le prix des produits de la nouvelle société doit être supérieur au prix de vente des cigarettes du monopole de l'Etat d'au moins 50% de son prix le plus bas.

Eviter les pénuries des cigarettes … seul remède aux maux du secteur

Face aux défis socio-économiques que doit relever le secteur du tabac en Tunisie, le fait de rendre les cigarettes disponibles en permanence pour les consommateurs pourrait être une avenue de solution qui permettrait l'éradication du marché parallèle.

Car, visiblement, la situation d'indisponibilité des cigarettes arrange les intervenants du circuit de la contrebande, les kiosques de fruits secs mais aussi les agents de la RNTA et plusieurs hauts fonctionnaires de l'Etat qui bénéficient chaque mois d'une " prime de dégustation " correspondant à un quota de 170 paquets de cigarettes. Avec les prix de vente actuels des cigarettes, la valeur de cette " prime " dépasse le salaire mensuel de certains employés de la RNTA.

En effet, éviter les pénuries des cigarettes revêt un caractère obligatoire pour éradiquer les produits contrefaits. Pour ce faire, l'Etat doit, entre autres décisions à prendre, libéraliser la production des cigarettes tout en préservant des recettes fiscales conséquentes et reconnaitre que la libéralisation du secteur représente un moyen de sauver la RNTA et non le contraire. A bon entendeur.

Omar El Oudi


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