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Le Chef du gouvernement Hichem Mechichi a tenu mardi 3 novembre 2020, un point de presse à l'issue d'une rencontre avec des experts tunisiens en économie. Après avoir rappelé les difficultés économiques inédites auxquelles fait face le pays, particulièrement en matière de financement du déficit budgétaire, M. Mechichi a indiqué que la crise du coronavirus vient enfoncer le clou causant l'arrêt total de l'activité économique du pays. " Le confinement de mars-avril a fortement impacté l'économie tunisienne et sa capacité d'amorcer la reprise escomptée. De surcroît, la marge de manœuvre devient très réduite afin de trouver les solutions adéquates ".
Selon le Chef du gouvernement, le projet de loi de Finances complémentaire de 2020 a été une occasion pour en finir avec les anciennes méthodes d'élaboration des lois de finances. " Le gouvernement actuel est victime d'un lourd héritage dans l'élaboration et la présentation des budgets de l'Etat. On a décidé de jouer la carte de la transparence budgétaire et de présenter les chiffres tels qu'ils sont dans le projet de loi de finances complémentaire de 2020 ".
Le déficit budgétaire 2020 révisé à la baisse de 2 points
S'agissant du déficit budgétaire de 2020, M. Mechichi a rappelé que son équipe gouvernementale n'est pas responsable des chiffres présentés dans le projet de loi de finances complémentaire. " Le déficit budgétaire colossal estimé pour l'année en cours est en partie causé par la crise du coronavirus mais la principale raison revient à la méthode par laquelle a été élaboré le budget de l'Etat durant plusieurs années ".
M. Mechichi affirme que le projet de loi de finances complémentaire de 2020 a été présenté comme il se doit et dans la totale transparence. " Aucun projet de loi de finances n'a été élaboré de la manière avec laquelle a été présenté le projet de loi de finances complémentaire de 2020 ", affirme-t-il.
La nouvelle version dudit projet a revu à la baisse de 2 points de pourcentage le déficit budgétaire pour l'année en cours estimé initialement à près de 14%. " Nous avons décidé d'agir sur les dépenses et de reporter encore une fois le remboursement d'une partie de la dette de l'Etat vis-à-vis de ses fournisseurs".
La Banque Centrale doit jouer un rôle "positif"
Le Chef du gouvernement a indiqué que la Banque Centrale de Tunisie joue un rôle très important pour que l'économie tunisienne puisse faire face à cette crise inédite. " Nous comprenons très bien la position de la BCT qui doit impérativement maintenir la stabilité des prix. Néanmoins, le gouvernement a d'autres paramètres à préserver en contrepartie, à savoir les médicaments, l'hydrocarbure, etc. ".
Et d'ajouter que c'est pour cela que le gouvernement a demandé à la BCT de jouer un rôle " positif " dans le financement du déficit du budget de 2020 à travers l'émission de BTA d'un montant global de 3 milliards de dinars. " Ce n'est pas une chose excellente d'avoir une inflation maîtrisée alors que notre peuple est affamé. Un point supplémentaire dans le taux d'inflation ne vaut rien devant l'importation du blé ou des médicaments. Au final, tous les acteurs de la place doivent adhérer à cette philosophie ".
Le Chef du gouvernement déclare que le projet de loi de finances complémentaire de 2020 a été bouclé et il sera transmis à la commission des finances au sein de l'ARP dans les heures qui viennent moyennant des modifications apportées au niveau du déficit budgétaire estimé.
Omar El Oudi