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Raouf Aouadi : C'est le moment ou jamais pour développer l'industrie d

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Posté le 10/06/2020 18:06:02

 

Le Directeur Général de la société Maxula Gestion, Raouf Aouadi, a sonné le tocsin contre la lenteur du déploiement des mesures de sauvetage des entreprises faisant face à des problèmes de trésorerie. Intervenant lors de l'émission Expresso, le DG a proposé une panoplie de solutions à court terme.

Lancés à peine quelques semaines avant la crise de Coronavirus, Maxula Gestion a rencontré des difficultés pour mener à bien le bouclage de ses deux fonds d'investissement, à savoir Maxuala Jasmin et Maxula Seed Fund. Destiné au financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Maxula Jasmin n'a pu lever que 2 millions de dinars contre 20 millions de dinars prévus. Quant au fonds Maxula Seed Fund, dédié au financement des Startups, n'a drainé que 1,5 million de dinars alors que l'objectif fixé était de 10 millions de dinars.

Ces levées fugales s'expliquent par le fait que le confinement a réduit les prises de contact avec les responsables de banques et de sociétés d'assurance pour plaider la participation aux financements. A cela s'ajoute le fait que la crise sanitaire a orienté ces montants, soit vers le réinvestissement dans les Sociétés d'Investissement à Capital Risque (Sicar), soit au profit du Fonds de solidarité 1818.

De plus, M. Aouadi a souligné les difficultés rencontrées au niveau de la règlementation de la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations), le plus grand financeur des fonds gérés par Maxula Gestion, stipulant que la participation de la CDC se limite à hauteur de 20% des montants levés par le fonds d'investissement.

" C'est le moment ou jamais pour la Tunisie de poser les jalons de l'industrie du capital-risque vue le grand nombre d'entreprises en difficulté et qui ne peuvent pas être sauvées par le secteur bancaire seulement ", assène le DG de Maxula Gestion.

A propos des différentes mesures adoptées par les autorités pour résoudre les problèmes de trésorerie des entreprises, le DG de Maxula Gestion est clair : " ce n'est pas suffisant ". En effet, même avec les 1,5 milliard de dinars de prêts garantis par l'Etat et les cinq fonds d'une valeur totale de 700 millions de dinars créés par la CDC, cette réponse sera apportée sur le moyen et le long terme. " Aujourd'hui, il existe une grande demande de la part des entreprises qui ont un besoin urgent de trésorerie pour pouvoir financer leur restructuration et assainissement ", explique Raouf Aouadi

Raouf Aouadi exhorte également le ministère des Finances à permettre à la CDC d'augmenter sa participation dans les fonds d'investissement existants à 50% tout en effectuant le contrôle nécessaire sur la gestion de ces fonds ce qui permettra de sauver des dizaines de sociétés en difficulté.

Il a également fait état de la situation ardue que rencontrent ces entreprises. " Les sociétés de gestion qui gèrent les caisses d'investissement ont, au moins, 150 dossiers en instance. Dans certaines zones industrielles, sur 100 entreprises, entre 50 et 60 d'entre elles ont fermé suite à des problèmes de trésorerie ".

Le représentant de Maxula Gestion considère que la Tunisie dispose d'une vraie opportunité pour développer son industrie du capital-risque étant donné que " les sociétés de gestion connaissent le terrain ". Il précise aussi que la réussite du capital-investisseur tunisien AfricInvest, leader africain, pourra donner un élan pour la diversification et le développement des autres capital-risqueurs.

Myriam Ben Yahia


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