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Le confinement total décrété par le gouvernement, à partir du 22 mars dernier, a limité l'activité économique et obligé l'arrêt total de toute activité liée à plusieurs secteurs dont celui de la concession automobile. Une situation qui risque de mettre à genoux plusieurs entreprises.
Selon le site web de l'Agence Technique des Transports Terrestres (ATTT), depuis le début du confinement, seulement quelques dizaines de nouvelles immatriculations ont été attribuées, contre une moyenne mensuelle de 5.000 immatriculations auparavant. De surcroît, les nouvelles immatriculations ont concerné principalement le matériel roulant des ministères de la Santé et de l'Intérieur.
Cette baisse drastique des immatriculations est synonyme d'une dangereuse chute des revenus des concessionnaires et d'une envolée inédite et insupportable du coût de financement des stocks dont les entreprises du secteur ne peuvent pas y faire face dans ce contexte de crise.
Le secteur de la concession automobile est d'ores et déjà un secteur sinistré. En effet, les mesures de confinement actuellement imposées en Tunisie seront levées progressivement à partir du 04 mai. Mais les activités actuellement à l'arrêt ne reprendront pas toutes à cette date. Selon nos informations, les concessionnaires automobiles ne pourront pas rouvrir dès le 04 mai.
Cette situation devrait engendrer des frais supplémentaires de plusieurs millions de dinars relatifs au coût de stockage puisque les véhicules sont déjà commandés depuis 4 ou 5 mois auprès des constructeurs automobiles. Pire, nous avons appris que les concessionnaires ont été informés par l'OMMP (Office de la marine marchande et des ports) que les cargos transportant des voitures seraient interdits d'accoster aux ports tunisiens. Ces cargos devraient verser leurs marchandises dans d'autres ports comme celui de Malte. Bien évidemment, les coûts supplémentaires seront supportés par les concessionnaires automobiles tunisiens.
Trop stigmatisé en Tunisie, ce secteur qui emploie directement et indirectement 28.000 personnes et génère des revenus considérables au profit de la caisse de l'Etat (Douane, Impôts, Taxes, ...), accuse le coup de la crise. Les acteurs du secteur (concessionnaires, agents, revendeurs, …) sont sur le qui-vive pour répondre aux besoins des particuliers et des entreprises qui se trouvent, eux-mêmes, pénalisés par cette situation.
Omar El Oudi