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Avec une réforme qui ouvre jusqu'à 80 % du capital aux investisseurs étrangers, Alger veut séduire capitaux, savoir-faire… et tourner la page de l'ère tout-hydrocarbures.
Le Parlement algérien vient d'approuver une nouvelle loi qui autorise les entreprises étrangères à détenir jusqu'à 80 % de participation dans les projets miniers du pays.
Approuvée par une large majorité de l'Assemblée populaire nationale, cette nouvelle loi vise à stimuler l'investissement privé et à relancer les industries extractives. Mais surtout, réduire la dépendance chronique de l'Algérie à des importations massives, qui pèsent lourdement sur sa balance commerciale.
Dans le détail, la nouvelle législation prévoit un permis valable jusqu'à 30 ans, couvrant à la fois les phases d'exploration et d'exploitation, ce qui devrait considérablement simplifier les procédures administratives, jusqu'ici jugées longues et opaques par les investisseurs.
Le texte, qui doit encore passer devant le Conseil de la Nation (chambre haute), ne devrait pas rencontrer d'obstacle, car elle valide généralement les choix de l'Assemblée.
La nouvelle loi s'inscrit dans une série d'amendements engagés ces dernières années pour rendre l'environnement réglementaire plus lisible et plus attractif.
Depuis la levée de la règle dite du “51/49” en 2020 (sauf pour les secteurs stratégiques), qui imposait aux investisseurs étrangers de s'associer avec un partenaire local majoritaire, Alger multiplie les amendements pour rendre son économie plus attractive.
Le projet de loi adopté cette semaine n'est donc qu'une brique de plus dans une stratégie de modernisation du code minier. En mars 2023, un avant-projet de réforme avait déjà été évoqué, visant à réduire les délais d'octroi de permis, simplifier la fiscalité, et surtout créer un “guichet unique” pour centraliser les procédures administratives liées à l'exploration minière.
L'idée était de rompre avec la lenteur bureaucratique et encourager le passage rapide de la prospection à la production.
Cela intervient aussi dans le cadre du plan de relance minière 2021-2030, qui ambitionne de porter la contribution du secteur à 10 % du PIB, contre à peine 1 % actuellement. Pour ce faire, le gouvernement veut attirer de nouveaux partenariats avec des groupes étrangers, notamment dans le phosphate, le fer et les métaux rares.
Jihen Mkehli
Publié le 23/06/25 09:00
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