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La promulgation de la loi numéro 41-2024 en date du 2 aout 2024 a apporté une profonde mutation des procédures de résolution des incidents des chèques sans provisions, un allégement des sanctions, une plus grande responsabilisation des banques et des dispositions transitoires.
Par Moez HADIDANE
TERA FINANCES-TERA TRAINING
Dans cette quatrième partie, nous traitons des sanctions afférentes à l'émission de chèques sans provisions, à dissimuler l'infraction ou à refuser le paiement, à l'exclusion des nouvelles sanctions imposées aux banques dans le cadre de la responsabilisation des banques en matière d'émission de chèques sans provisions qui fera l'objet de la sixième et dernière partie. Dans la cinquième partie, nous exposerons les dispositions transitoires de la loi 41-2024.
Sanctions afférentes à l'émission de chèques sans provision
Sous réserve des dispositions relatives aux chèques d'une valeur inférieure à 5000 dinars et dans le cas de l'échec de la transaction par médiation, il est puni d'un emprisonnement pour une durée de 2 ans (au lieu de 5 ans) et d'une amende égale à 20% (au lieu de 40%) du montant du chèque ou du reliquat de la provision :
Dans tous les cas (art 411 quater), le condamné subit obligatoirement l'interdiction d'utiliser des formules de chèques autres que celles utilisables pour un retrait direct ou un retrait à provision certifiée et ce, durant une période de deux ans au moins et de cinq ans au plus à compter de la purgation de la peine, sa prescription ou de son extinction par l'amnistie, et sans que la période d'interdiction provisoire puisse être déduite, sauf décision contraire du tribunal.
Sanctions afférentes aux opérations de financement portant intérêt (nouveau)
Nouvelles Dispositions de commutation et d'atténuation des peines
Si les circonstances de l'acte le nécessitent et qu'il apparaît clairement que le tireur ne récidivera pas, le tribunal peut décider de remplacer la peine de prison prononcée par une peine de travail d'utilité publique.
Si le tribunal, au cours d'une même séance, engage plus d'une action contre le même tireur pour émission de chèques sans provisions, et le condamne à une peine de prison dans chacune d'elles, il peut décider de cumuler l'ensemble des peines conformément aux dispositions de l'article 56 et suivants du Code pénal.
Dans le cas où plusieurs jugements définitifs de peine d'emprisonnement sont prononcés pour délit d'émission d'un chèque sans provision, le condamné peut présenter une demande de révision des peines de prison prononcées en les additionnant les unes aux autres.
La demande de réexamen est adressée au ministre de la Justice qui la transmet, avec toutes les décisions définitives rendues à l'encontre de l'intéressé, à la Cour de cassation.
L'une des chambres judiciaires de la Cour de cassation examinera la demande de révision des peines d'emprisonnement prononcées, même si elles ont été prononcées par des juridictions de rang ou d'autorité différente, après avoir entendu un représentant du ministère public.
Le tribunal décide de combiner les peines de prison comme suit :
Le procureur général de la République auprès de la Cour de cassation autorise, par décision motivée, la levée de l'interdiction de voyage sur justification du paiement des montants de tous les chèques pour lesquels les jugements émis et objets de révision dans un délai maximum de dix jours à compter de la date de dépôt de la demande.
Le représentant du ministère public auprès du tribunal qui a rendu le jugement définitif autorise la suspension de l'exécution de la peine de prison prononcée, la libération du condamné s'il est en train de purger sa peine et la levée des mesures prises à son égard, y compris l'interdiction de voyage et l'utilisation de chèques, à condition qu'il soit prouvé que le montant total du chèque ou le reste de sa valeur a été payé. (Il n'est pas clair sui l'article 411 quater s'applique dans ce cas).
Le règlement de la totalité du montant du chèque ou du reste de sa valeur entraînera l'annulation de l'amende prononcée. L'amende qui a été payée ne peut pas être rendue.
Les sanctions qui n'ont pas changé par rapport au texte initial
1- Est passible de 10 ans d'emprisonnement et d'une amende de 12.000 dinars sans qu'elle puisse être inférieure au montant du chèque :
Dans tous les cas (art 411 quater), le condamné subit obligatoirement l'interdiction d'utiliser des formules de chèques autres que celles utilisables pour un retrait direct ou un retrait à provision certifiée, et ce, durant une période de deux ans au moins et de cinq ans au plus à compter de la purgation de la peine, sa prescription ou son extinction par l'amnistie, et sans que la période d'interdiction provisoire puisse être déduite, sauf décision contraire du tribunal.
2- Est puni d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 500 dinars :
Les sanctions imposées aux banques en matière de chèques sans provision
1- Il est puni d'une amende de 500 dinars à 5.000 dinars :
2- Est puni d'une amende égale à quarante pour cent du montant du chèque ou du reliquat de la provision (la limite de 3000 dinars est supprimée) tout établissement bancaire qui refuse le paiement d'un chèque émis par le tireur ayant compté sur :
3- Tout établissement bancaire doit payer, jusqu'à concurrence de 5.000 dinars :
Par ce paiement, l'établissement bancaire se substitue légalement au bénéficiaire, dans toutes actions et droits à l'encontre du tireur du chèque ou de son endosseur, et dans les limites de ce qu'il a payé.
Publié le 19/08/24 09:56
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