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Moez Labidi : La STB et la BNA ne sont pas prêtes pour la privatisation

ISIN : TN0002600955 - Ticker : STB

Dans son analyse parue mardi dernier dans La Presse, l'universitaire Moez Labidi est revenu sur la privatisation des banques publiques. Une opération classique dans une économie moderne, mais pour le cas tunisien la situation est autre.

De prime abord, le professeur a tenu à préciser que la privatisation est l'une des stratégies de sortie de l'Etat du secteur public bancaire qui devrait se déclencher à un stade avancé de restructuration des banques publiques. "Une opération réussie pourrait se traduire par une amélioration des fondamentaux de la banque. L'entrée d'un partenaire stratégique minoritaire ou d'un partenaire technique pourraient aussi améliorer les indicateurs de performance", a-t-il expliqué

Cependant, souligne M. Labidi, la situation de la BNA et de la STB est un peu particulière compte tenu de la spécificité de leurs actifs : l'agriculture pour la BNA et le tourisme pour la STB, et les entreprises publiques pour les deux. "Si la BH se situe à un stade avancé dans le processus de restructuration, et du coup la plus préparée pour s'engager dans une aventure de privatisation, la STB et la BNA ne sont pas tout à fait prêtes pour une telle opération", a-t-il estimé.

Bien que ces trois banques soient engagées dans des contrats de performance ambitieux et que les premiers signes soient satisfaisants, il faudrait toutefois plus de temps pour consolider cette dynamique, "car une privatisation immédiate risque de déstabiliser tout le processus d'assainissement surtout si les préalables ne sont pas réunis ", avertit le professeur.

Sur le plan économique, la privatisation pourrait contribuer à l'amélioration des indicateurs de la banque, faciliter les opérations de fusion dans le secteur et offrir plus de souplesse pour les banques pour la gestion des créances accrochées. "Plusieurs exemples le prouvent, au Maroc, en Jordanie, en Turquie… ", indique M. Labidi.

Sur le plan social, explique le professeur, l'opération pourrait alimenter la fièvre revendicative surtout si elle est mal ficelée et mal comprise par les salariés. "Autrement dit, si la concertation n'a pas été au rendez-vous, toutes les portes de la contestation peuvent être défoncées".

Et de rappeler qu'une opération de privatisation bâclée pourrait facilement fermer la porte des réformes dans le secteur pour des décennies. "Nous avons besoins d'une réforme réussie dans le secteur bancaire pour qu'elle soit génératrice d'effet d'annonce positif pour le dossier des entreprises publiques", a-t-il souligné. 

Publié le 02/03/17 09:41

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