Le taux de change du dollar sur le marché noir a franchi le seuil des 40.000 livres, au cours du week-end, pour s'établir, aujourd'hui lundi 17 octobre, à 40.100 pour la première fois dans l'histoire du Liban.
La devise du pays du Cèdre continue de s'échauder alors que les divergences politiques empêchent encore la formation du gouvernement, pérennise l'absence de réformes de programmes de sauvetage.
Au cours de la semaine dernière, la livre libanaise a frôlé à plusieurs reprises le seuil des 40.000 face au billet vert. Le marché monétaire de l'ancienne Suisse de l'Orient est dans une mauvaise conjoncture depuis 2019, début de la déroute économique.
Au cours des trois dernières années, la monnaie libanaise a perdu 90% de sa valeur, conduisant à une paralysie du système bancaire du pays, empêchant la population de récupérer leurs dépôts.
Les Libanais se sont retrouvés, ces dernières années, à lutter pour assurer leurs besoins fondamentaux, à savoir l'achat de nourriture et de carburants. Les épargnants libanais n'hésitent pas retirer de force l'argent bloqué, résultant en une série de braquages.
La crise multiforme et totale que le Liban traverse trouve son origine dans la gestion erratique de la classe politique libanaise, tancée à plusieurs reprises par la communauté internationale.
Depuis 2019, le pouvoir d'achat s'est limé, doublant la population vivant sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle. Ainsi, 82% des Libanais, soit 1 million de ménages, privés des soins de santé et d'éducation, selon la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (Escwa).
Il est intéressant de noter que le Fonds Monétaire International (FMI) ne fournit plus de prévisions de croissance de l'économie libanaise depuis 2021 en raison des incertitudes qui putréfient la conjoncture économique.
Mariem Ben Yahia
Publié le 17/10/22 10:19