COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | FORUM |
Dans un contexte de réorientation industrielle, l'Algérie veut renforcer son secteur automobile avec l'arrivée de nouveaux investisseurs, dont le constructeur chinois Sokon.
Le constructeur chinois Sokon, filiale du groupe Dongfeng Motor Corporation, a officialisé l'implantation de sa première usine en Algérie, dans la commune de Zana El Beïda, wilaya de Batna.
Ce projet industriel prévoit la création de 450 emplois directs dès le lancement, avec une montée en charge pouvant atteindre jusqu'à 1 300 postes lorsque l'usine atteindra sa pleine capacité.
Dans un premier temps, le site se consacrera à l'assemblage de véhicules utilitaires et de transport de personnes selon le système SKD (Semi Knocked Down), consistant à monter des véhicules à partir de pièces partiellement préassemblées.
L'objectif est d'évoluer rapidement vers un montage en mode CKD (Completely Knocked Down), impliquant un assemblage complet des véhicules, avec une intégration plus poussée de la main-d'œuvre locale.
Le wali de Batna, Mohamed Benmalek, a exprimé son soutien au projet, ordonnant aux directeurs des secteurs concernés de " faciliter les procédures " et de " lever tous les obstacles pour accélérer l'achèvement du projet ".
L'arrivée de SOKON à Batna s'inscrit dans une stratégie plus large de reconfiguration industrielle en Algérie, marquée par l'implantation croissante de constructeurs automobiles chinois tels que Chery, Jetour, Geely et BAIC.
Le gouvernement algérien a mis en place des incitations attractives pour attirer les investisseurs étrangers, notamment des exonérations fiscales sur les matières premières importées et des engagements progressifs d'intégration locale. Par exemple, les constructeurs doivent atteindre un taux d'intégration de 10 % à la fin de la deuxième année, 20 % à la fin de la troisième année, et 30 % à la fin de la cinquième année.
Cette politique a déjà porté ses fruits. En effet, Chery prévoit d'investir 110 millions de dollars pour produire 24 000 véhicules dès la première année, avec un objectif de 100.000 unités d'ici trois ans. Geely, de son côté, envisage un investissement de 200 millions de dollars pour une usine d'une capacité annuelle de 50.000 véhicules.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a souligné lors de sa visite en Chine que l'Algérie offre " toutes les facilités et de nombreux avantages aux investisseurs étrangers ".
Ainsi, l'Algérie veut tourner la page d'un marché dominé par les importations. En misant sur l'implantation d'usines locales et le transfert de savoir-faire, elle ambitionne de devenir un acteur industriel de poids, capable non seulement de satisfaire sa propre demande, mais aussi de bien se positionner sur tout le continent africain.
Jihen Mkehli
Publié le 25/04/25 08:43
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :